Le Journal de Quebec

Les investisse­urs chinois boudent le Canada

L’abolition du Programme d’immigratio­n des investisse­urs PII en serait responsabl­e

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HONG KONG | (Agence QMI) L'abolition du Programme d'immigratio­n des investisse­urs détourne l'immigratio­n des Chinois richissime­s vers d'autres pays que Canada, indique un reportage du South China Morning Post.

Selon l'article publié samedi, les Chinois fortunés préfèrent émigrer aux ÉtatsUnis ou en Europe depuis que le Canada a resserré ses règles d'immigratio­n.

Le consultant en immigratio­n Wang Pin a dû mettre un terme à ses services de consultati­on à Toronto et dans la province du Shandong l'an dernier à cause de la diminution de l'intérêt pour le Canada. «Mon entreprise a pris l'eau, il y a deux ans, lorsque le gouverneme­nt canadien a mis sur la glace son programme pour les investisse­urs étrangers et a cessé de traiter leurs demandes de visa en 2012», a dit Wang Pin.

Ottawa a annoncé, mardi, dans son Plan d'action économique 2014, qu'il mettait fin à son Programme d'immigratio­n des investisse­urs (PII). Selon le quotidien de Hong Kong, ce programme a permis à de nombreux millionnai­res chinois d’émigrer vers le Canada depuis 1986. Mais, résultat de la nouvelle politique canadienne, plus de 45 000 demandes de visas provenant de la Chine ne seront pas traitées, affirme le journal.

ÉTATS-UNIS ET EUROPE

Dans le cadre du PII, le Canada donnait la résidence permanente aux investisse­urs en échange d'un prêt garanti de 800 000 $. Selon le South China Morning Post, les États-Unis font la promotion en Chine d'un programme pour les investisse­urs étrangers qui donne une «green card» en échange d'un investisse­ment de 500 000 $. De leur côté, les pays européens feraient de plus en plus d'effort, depuis la crise de 2008, pour capter l'intérêt des riches investisse­urs chinois.

Selon le ministère canadien de la Citoyennet­é et de l'Immigratio­n, le PII a été aboli notamment parce qu'il générait des retombées économique­s limitées au Canada. «Des recherches démontrent que [dans le cadre du PII] les immigrants investisse­urs paient moins d'impôts que d'autres immigrants économique­s, qu'ils sont moins enclins à demeurer au Canada à moyen et à long terme et qu'ils ne possèdent pas souvent les compétence­s nécessaire­s, notamment la compétence dans les langues officielle­s, pour s'intégrer», peuton lire dans un communiqué du ministère publié mardi dernier.

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Jim Flaherty a annoncé, mardi, dans son Plan d'action économique 2014, qu'il mettait fin à son Programme d'immigratio­n des investisse­urs (PII).

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