Aussi belle que nerveuse
Parmi les petites voitures de luxe, la Lexus IS 350 se taille peu à peu une place de choix chez les automobilistes qui recherchent une auto raffinée et agréable à conduire.
La Lexus IS n’est pas la plus populaire des berlines compactes de luxe, mais sa popularité croît régulièrement d’année en année. Au sein de la gamme Lexus, c’est aussi le troisième modèle en importance après (dans l’ordre) l’utilitaire RX et la berline de taille intermédiaire ES. Il s’agit donc d’un modèle important pour la marque de véhicules de luxe de Toyota.
Elle est d’autant plus importante qu’elle permet au constructeur nippon d’opposer une concurrence aux trois rivales allemandes de Mercedes-Benz, BMW et Audi, qui dominent ce créneau et de loin.
Pour 2014, la berline IS a bénéficié d’une refonte destinée à lui donner une saveur de nouveauté. Impossible de ne pas reconnaître le changement lorsqu’on aperçoit sa grande gueule béante. Sa calandre adopte la forme trapézoïdale criarde évoquant un sablier, cette nouvelle esthétique qui donne désormais une identité distincte et forte à l’ensemble des modèles de cette marque.
UN PROFIL FAMILIER
Si l’esthétique de la partie avant semble métamorphoser l’IS, son profil rappelle beaucoup le modèle antérieur, ce qui évoque une architecture qui a peu changé. D’ailleurs, l’empattement du châssis n’a allongé que de 70 mm, alors que la carrosserie n’a gagné que 85 mm en longueur, 10 mm en largeur et de 10 à 20 mm en hauteur, selon la version.
Du côté mécanique, la recette demeure aussi très semblable à celle de 2013. Après tout, quand c’est bon, pourquoi changer? Les deux moteurs offerts l’année dernière figurent donc toujours au catalogue avec les mêmes cotes. Il s’agit de deux V6 à injection directe de 2,5 et 3,5 litres, qui développent respectivement 204 et 306 chevaux.
Pour 2014, toutefois, un changement survient au chapitre des boîtes de vitesses. Alors que le V6 de petite cylindrée, qui équipe l’IS 250, conserve la boîte automatique à six rapports offerte en 2013, le puissant V6 de 3,5 litres de l’IS 350 hérite de la transmission automatique Sport Direct Shift (SPDS) à huit rapports du modèle IS F de haute performance. Ces deux boîtes de vitesses ont un mode séquentiel actionné par des palettes montées derrière le volant.
2RM OU 4R
Le constructeur propose également une transmission intégrale en prise constante pour les deux modèles. Elle permet d’optimiser l’adhérence dans toutes les conditions de conduite en faisant varier la répartition du couple de 50/50 à 30/70 entre les roues avant et arrière sans intervention de la part du conducteur.
Les modèles 2014 bénéficient, par ailleurs, d’un nouveau sélecteur de modes de conduite. Les modèles à deux roues motrices ont trois modes: Eco (servant à minimiser la consommation et rendant la voiture plutôt amorphe), Normal et Sport. La IS 350 F Sport, quant à elle, en a quatre dont deux modes sport: Sport S et Sport S+.
Les modèles à quatre roues motrices ont aussi un mode Snow additionnel, conçu pour faciliter la conduite à basse vitesse dans une neige épaisse.
L’appellation F Sport fait référence à des ensembles d’équipements optionnels qui, d’une part, étoffent l’aménagement intérieur et l’apparence de la carrosserie, et, d’autre part, rehaussent le comportement routier de la voiture grâce, par exemple, à des pneus plus larges et des éléments de suspension spécialement calibrés.
La nouvelle IS intègre aussi plusieurs équipements de sécurité active modernes; des systèmes que l’on retrouve sur de plus en plus de modèles. Parmi ceux-ci, notons une commande automatique des phares, un système d’avertissement de louvoiement, un moniteur d’angles morts, un dispositif d’alerte de circulation transversale, un système d’alerte de précollision et un régulateur de vitesse dynamique à radar. Malheureusement, la plupart de ces équipements, tout comme la caméra arrière (servant à faciliter le stationnement), figurent dans l’un ou l’autre des groupes optionnels d’équipements (il y en a sept!), qui impliquent des déboursés additionnels.
SUPERBES SIÈGES MOULANTS
À l’intérieur, on découvre un environnement accueillant, chic et moderne. La finition est impeccable et les sièges baquets sont remarquables. Leur forme très moulante enveloppe merveilleusement le corps. On aime conduire la berline IS grâce au confort qu’ils procurent.
Toutes les commandes sont à portée de main pour le conducteur. Le volant se prend bien en main, aussi. D’ailleurs, par rapport à l’IS 2013, il a été incliné de trois degrés et le réglage de la portée de la direction a été augmenté de 23 mm pour donner une position de conduite plus sportive. Cette voiture japonaise est vraiment à la hauteur de certaines de ses prétentions.
Comme tous les produits Lexus, la berline IS dispose d’une interface «Remote Touch», qui sert à régler une foule d’accessoires. Ce dispositif ressemble à une souris d’ordinateur doublée d’un mode «haptique»: elle transmet de pe-
tites secousses qui guident l’utilisateur sur l’écran. Selon le constructeur, son ergonomie aurait été améliorée par l’ajout d’un éclairage ambiant et en minimisant la différence de hauteur entre la commande et l’accoudoir. À mon avis, l’utilisation de ce joujou techno demeure compliquée et exige beaucoup trop d’attention de la part du conducteur, qui devrait plutôt se concentrer sur ce qui se passe sur la route.
À l’arrière, l’espace est compté. Par contre, des 70 mm qui ont été ajoutés à l’empattement, 50 ont été consacrés à l’espace pour les jambes. Par rapport à l’ancienne IS, les passagers arrière ont donc un peu plus de dégagement. Les 20 mm restants servent à accroître le volume du coffre, ce qui n’est pas un luxe. Le coffre de cette nouvelle IS a encore une ouverture courte et étroite, et un seuil élevé. De plus, son volume utile de 310 litres n’a rien d’impressionnant. À titre de comparaison, le coffre d’une berline BMW Série 3 a un volume de 480 litres. Curieusement, le constructeur a même choisi de ne pas inclure dans la dotation de série de cette voiture de luxe la banquette arrière à dossiers divisés (60/40) rabattables. Pour l’obtenir, il faut allonger des dollars supplémentaires en cochant l’ensemble optionnel Premium.
Comme toutes les Lexus, l’IS 350 F Sport dont nous avons fait l’essai est conçue pour être équipée. Les vendeurs diront plutôt «personnalisée». Pour plusieurs acheteurs, la tentation d’avoir un volant chauffant, une caméra arrière, des sièges avant chauffants et ventilés, ou encore ces belles garnitures de bois véritable les mènera à débourser un supplément pour l’un ou l’autre des nombreux ensembles optionnels. Une IS 350 F Sport «toute équipée», par exemple, frôle les 65 000 $ en incluant les taxes. L’acheteur visé trouvera cela normal. Après tout, la Lexus IS est une voiture de luxe. Et le luxe, ça se paye!