un baume pour hudec

Il remporte la médaille de bronze au super-G

KRASNAÏA POLIANA | Presque tout jouait contre le Canadien Jan Hudec: l’âge, des genoux endommagés, une hernie discale au dos. Il y a deux semaines, il ne pouvait marcher sans douleur, ne laissant jamais présager qu’il serait en mesure de participer au super-G des Jeux de Sotchi.

Et puis, sans crier gare, il a remporté la médaille de bronze hier, mettant fin à une disette canadienne de 20 ans en ski alpin.

Le Canadien a réalisé un chrono de 1 min 18,67 s et partagé le troisième rang avec l’Américain Bode Miller, qui a réussi un temps identique.

Le Norvégien Kjetil Jansrud (1 min 18,14 s) a décroché l’or, tandis que l’Américain Andrew Weibrecht ( 1 min 18,44) a surpris avec une deuxième place.

Ce ne sont pas tous les podiums olympiques qui ont la même valeur. Par la nature de cette discipline, de l’événement et de la qualité des athlètes, une médaille en ski alpin a toujours eu une signature particulière au plus grand rendez- vous sportif de la planète.

Pour Hudec, cet objet à son cou veut dire beaucoup. Il devient le premier Canadien à grimper sur le podium olympique au super-G et seulement le troisième skieur de l’unifolié de l’histoire à gagner une médaille à cette compétition. Ed Podivinsky a été le dernier avant lui, obtenant le bronze en descente à Lillehammer.

BLESSURES À RÉPÉTITION

Et c’est sans rappeler les nombreuses blessures, la souffrance, les sept opérations aux genoux que Hudec a subies.

«Au village des athlètes, on offre gratuitement des tests par résonance magnétique, a-t-il raconté quelques heures après l’épreuve. Je n’ai pas eu le temps d’en profiter. De toute façon, je suis toujours en thérapie.»

Dire qu’en janvier dernier, il ne pouvait même pas se lever de son lit! «J’avais mal partout.»

Il y a un peu plus d’un an, il n’était pas capable de se pencher pour prendre son fils dans ses bras. «C’était décourageant. Pouvez-vous vous imaginer être incapable de soulever votre enfant et de jouer avec lui?»

SOUS LE CHOC

Ce n’est donc pas surprenant que Hudec était sous le choc au terme de la course, étourdi par cette bonne fortune. Il n’était pas encore prêt à se laisser aller et à célébrer. Certains médias ont même hésité à réaliser des entrevues avec lui tellement il était calme.

«C’est une histoire de persévérance, de patience et d’humilité, a mentionné Hudec. Cette médaille me rappelle celle remportée par la plongeuse Annie Pelletier aux Jeux d’Atlanta de 1996. Elle avait montré sa médaille en disant: “Vous ne trouvez pas que ça ressemble à de l’or? Pour moi, ce l’est.”»

«Chaque fois que j’étais sur une table d’opération, c’était un coup dur qui me séparait de mon rêve», a ajouté le skieur de 32 ans, dont les parents ont fui l’ex-Tchécoslovaquie pour l’Allemagne quand il était bébé avant de s’installer au Canada. Mais chaque fois, j’ai appris de précieuses leçons.»

Un autre skieur du Canada a percé le top 10: Morgan Pridy (1 min 19,19 s), de Whistler, a pris le 10e rang.

Quant au Québécois Erik Guay, il n'a pas été en mesure de compléter le parcours. (Voir autre texte)

L'autre Canadien en lice, Manuel Osborne-Paradis (1 min 20,19 s), de Calgary, a commis quelques erreurs coûteuses qui l’ont limité à la 24e place.

jan Hudec met un terme à une disette canadienne de 20 ans en ski alpin aux jO