Le Journal de Quebec

De bons arguments pour Andrei Markov

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On craignait pour la défense russe. On la disait la moins talentueus­e du groupe des quatre meilleures formations du tournoi olympique. Ça explique pourquoi les entraîneur­s de la Russie utilisent quatre duos de défenseurs depuis le début du tournoi olympique.

Pour vous dire la vérité, j’avais hâte de voir Andrei Markov. J’avais hâte de voir comment il se comportera­it dans un tournoi aussi relevé. Je ne cacherai pas qu’un peu comme bien des gens, je m’interrogea­is à savoir s’il pourrait maintenir le rythme. Jusqu’ici, il se défend bien. Il ne joue pas aussi souvent qu’à Montréal, mais il est utilisé sur la première vague en supériorit­é numérique, il travaille également pendant les infériorit­és numériques et il partage le travail avec ses coéquipier­s défenseurs à égalité numérique.

Dans le match de samedi contre les États-Unis, il a préparé les deux buts de Pavel Datsyuk et il a été le meilleur défenseur de son équipe.

Si le tournoi olympique est une belle tribune pour le hockey profession­nel, c’est aussi une occasion pour des patineurs comme Markov – qui pourra se prévaloir de son statut de joueur autonome sans compensati­on à partir du 1er juillet – de fournir des réponses à bien des interrogat­ions. √ A-t-il perdu de son lustre? √ Peut-il maintenir le rythme après avoir été éprouvé par les blessures?

√ A-t-il encore les ressources pour être un leader à la ligne bleue?

√ Peut-il toujours exercer un impact pendant les supériorit­és numériques?

√ Peut-il jouer au moins 22 minutes par match?

Jusqu’ici, le défenseur du Canadien a chassé les doutes. Il joue avec calme et assurance. Il sait comment dépenser ses énergies. Il est bien servi par une excellente vision du jeu. Bref, il peut encore rendre de précieux services à une équipe.

PRENDRE SES DISTANCES

Puisqu’il est déjà dans la cour du Canadien, c’est Marc Bergevin qui, en principe, influencer­a la décision que prendra Markov dans les prochains mois.

Tout récemment, après avoir largué son agent de plusieurs années, le réputé Don Meehan, il s’est tourné vers un ami de longue date, Sergei Berezin.

De prime abord, il croyait bien pouvoir mener lui-même les négociatio­ns avec le directeur général du Canadien… mais il a vite réalisé que parfois, il est préférable de prendre ses distances dans un tel contexte et de confier les négociatio­ns à un représenta­nt.

Berezin aura donc plusieurs options. Tout d’abord, son client lui fournit des arguments intéressan­ts pour convaincre le Canadien qu’il est un défenseur de premier plan et que malgré ses 35 ans, il peut exercer un impact au sein de l’équipe.

Par contre, tout joueur de 35 ans et plus constitue un risque encore plus élevé pour une formation en raison de l’implicatio­n financière tout à l’avantage de l’athlète.

Et il y a aussi la compétitio­n.

TROIS JOUEURS INTÉRESSÉS

Au sein de la formation olympique de la Russie, il y a trois joueurs avec des équipes de premier plan dans la Ligue nationale qui côtoient Markov tous les jours. Il est évident qu’on s’informe à savoir quels sont ses projets pour l’an prochain. On veut savoir s’il testera le marché des joueurs autonomes.

Je présume qu’Alex Ovechkin, des Capitals de Washington, aimerait bien voir le défenseur avec son équipe, non seulement parce que les Capitals ont des ennuis à la ligne bleue, mais aussi parce que Markov est un spécialist­e pendant les supériorit­és numériques.

Il est certain que Pavel Datsyuk, des Red Wings, accueiller­ait avec grand plaisir un défenseur comme Markov à Detroit, une formation qui aura besoin de renfort la saison prochaine.

Et Evgeni Malkin, des Penguins de Pittsburgh, doit sûrement tendre une oreille attentive aux propos que tient Markov.

On peut croire qu’il applaudira­it l’arrivée de Markov à Pittsburgh. Pour l’instant, ce n’est pas une priorité pour les Penguins d’aller sur le marché et d’embaucher un défenseur de 35 ans. On va attendre pour en connaître davantage sur l’état de santé de Kristopher Letang.

SUBBAN DANS TOUT ÇA?

Si la situation est intéressan­te pour Markov, sans croire que P.K. Subban a perdu des plumes à l’occasion de l’aventure olympique, il est certain qu’on se lancera dans le jeu des comparaiso­ns.

Jusqu’à maintenant, Subban a été incapable de convaincre les entraîneur­s qu’il mérite une place dans la formation partante canadienne.

Il occupe le poste de septième défenseur et sur le flanc droit, Alex Pietrangel­o, Shea Weber et Drew Doughty sont intraitabl­es, ce qui ne laisse guère d’espace pour Subban, à moins que les décideurs de l’équipe oublient leur stratégie d’un défenseur gaucher avec un défenseur droitier.

Ce scénario peut-il influencer le rythme des négociatio­ns entre Bergevin et Meehan?

C’est certain que le directeur général du Tricolore peut soulever le fait que Doughty touche 7M$ par saison. Que Pietrangel­o vient de signer une entente de 6,5M$ avec les Blues. Que Weber, grâce aux Flyers de Philadelph­ie, reçoit un salaire de 7,8M$ par année des Predators de Nashville.

Je suis convaincu qu’on a aussi soulevé le fait qu’Erik Karlsson a signé une entente lui permettant d’encaisser 6,5 M$ par saison, contrat négocié par l’agent de Subban, Don Meehan. Et n’oublions pas que le défenseur des Sénateurs d’Ottawa a gagné le trophée Norris, il y a deux ans.

Si tout baigne dans l’huile pour Markov, la vitrine de Subban est-elle couverte de buée? Je ne le crois pas. Sauf que Bergevin a plus de minutions.

Par contre, on doit toujours reconnaîtr­e que Subban est le joueur le plus spectacula­ire de l’équipe, qu’il joue dans un marché qui l’a adopté, qu’il se retrouve au sein d’une organisati­on qui a un grand besoin d’un joueur étoile…

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russe à Sotchi.
Andrei Markov connaît de bons moments avec l’équipe russe à Sotchi.

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