Le Journal de Quebec

Quatre braquages en moins d’un an sur les camions Garda

- Baptiste Zapirain BZapirainJ­DM

Les individus qui ont braqué un camion de Garda, dimanche soir, ont enfermé les deux convoyeurs à la banque avant de s’enfuir. Il s’agirait du quatrième vol et de la cinquième tentative cette année.

Hier, le syndicat national des convoyeurs de fonds (SNCF) a affirmé que l’incident aurait pu être évité si un troisième agent s’était trouvé dans le blindé.

«Combien d’évènements il va falloir pour que Garda et les autorités tiennent compte de la sécurité des agents et du public? » , se désole Angélique Paquette, présidente provincial­e du SNCF.

Tard dimanche soir, dans le quartier Anjou de Montréal, un ou plusieurs voleurs ont profité que deux agents étaient dans la succursale de la Banque Royale pour s’emparer de leur camion blindé plein d’argent, laissé sans surveillan­ce.

«Avec un troisième agent, il y aurait eu quelqu’un dans le véhicule. Il aurait pu intervenir», souligne Mme Paquette. D’autant que tous les agents sont armés.

Au lieu de ça, les deux convoyeurs de dimanche soir se sont fait enfermer à la banque. Les voleurs n’ont eu qu’à placer un cadenas sur la porte.

« Le camion n’a fait que quelques mètres avant de s’immobilise­r, à cause d’un système de sécurité dans le véhicule», a détaillé le porte-parole de la police de Montréal Danny Richer.

Mais les suspects, toujours pas arrêtés, ont eu tout le loisir de s’emparer du magot avant de s’enfuir. Cette somme pourrait se compter en centaines de milliers de dollars.

CINQUIÈME ATTAQUE

En plus des quatre vols cette année (voir encadré), une cinquième attaque aurait pu avoir lieu dans la nuit du 17 au 18 novembre sur la RiveSud. «Mais elle n’a pas été médiatisée, car les policiers étaient intervenus avant » , dit Mme Paquette.

«Il y a eu le décès d’un citoyen, des personnes blessées, d’autres affectées gravement psychologi­quement. Qu’attendent-ils pour agir?», a-t-elle insisté.

Les agents braqués dimanche ne sont pas blessés, «mais ils sont ébranlés.»

C’est une convention collective signée fin 2013 qui a fait basculer le nombre d’agents de trois à deux pour les routes de nuit.

«C’était clair que l’employeur ne voulait plus d’un troisième agent, pour des raisons économique­s», dit la syndicalis­te.

LE DOUBLE DE VOLS

«On a signé cette convention pour ne pas diminuer les autres conditions de travail, sinon on allait en grève ou en lock-out», explique Mme Paquette.

Depuis, elle dit avoir déposé des plaintes à Travail Canada, «pour qu’il respecte minimaleme­nt ses obligation­s en matière de santé et de sécurité.»

Sur les routes de jour, les agents travaillen­t en duo «depuis la fin des années 90 » , dit- elle. Depuis, côté braquages, «ça a doublé» affirme-t-elle.

Jointe par Le Journal, la firme Garda n’a pas souhaité commenter.

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ANGÉLIQUE PAQUETTE Présidente provincial­e du SNCF
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