Médailles en chocolat
Avoir subi jadis le feu amical des gérants d’estrade me donne le droit de distribuer mes médailles pour les meilleures performances politiques de l’année 2014.
Je m’en tiens à la scène québécoise, qu’il s’agisse d’élus fédéraux, provinciaux ou municipaux.
Une précision cruciale: donner de bonnes notes ne signifie pas qu’on approuve les orientations. En politique comme dans le sport, la performance s’évalue par l’atteinte ou non des objectifs établis par l’individu lui-même. Le choix des objectifs est une affaire de valeurs personnelles.
LE CHAMPION MARQUEUR
C’est indiscutablement Philippe Couillard, devenu notre 31e premier ministre. On tend à oublier qu’au déclenchement des élections, le Parti Québécois était solidement en tête.
Depuis qu’il est premier ministre, plusieurs coches ont été mal taillées et des promesses ont été brisées, mais il s’est donné un programme ambitieux. On ne peut pas dire qu’il se contente de savourer le bonheur d’être là.
Il a le coffre et la prestance d’un premier ministre. Il avait également promis de rehausser le ton des débats à l’Assemblée nationale. Il l’a fait.
LE JOUEUR LE PLUS UTILE À SON ÉQUIPE
Le joueur le plus utile n’est pas nécessairement celui qui affiche les plus gros chiffres. C’est celui qui fait la plus grosse différence dans sa formation.
Où serait la CAQ sans François
OÙ SERAIT LA CAQ SANS FRANÇOIS LEGAULT ? LORS DU DEUXIÈME DÉBAT DES CHEFS, IL A LITTÉRALEMENT RAMENÉ SON PARTI D’ENTRE LES MORTS
Legault? Lors du deuxième débat des chefs, il a littéralement ramené son parti d’entre les morts.
Il a dit ensuite que la CAQ serait une opposition «constructive», qui ne se contenterait pas de dire non par automatisme. Promesse tenue.
Dans un parti politique, il y a toujours des départs et des arrivées. Malheureusement pour la CAQ, ce sont ses meilleurs joueurs qui partent.
Elle se fait aussi piquer ses bonnes idées et M. Péladeau jouera dans ses plates-bandes.
LA RECRUE DE L’ANNÉE
Le nouveau venu qui a connu le meilleur départ est indiscutablement Martin Coiteux. On peut avoir des points de désaccord importants, mais il montre de belles dispositions pour la joute politique.
Il est déterminé, volontaire et ne dit pas des choses qu’il doit corriger le lendemain. En toute objectivité, il se débrouille jusqu’ici mieux que bien des vétérans de la vie politique.
LE PLUS BEAU RETOUR
En politique comme dans le sport, des joueurs ralentissent: déclin ou passage à vide? Parfois, ils rebondissent.
Ces dernières années, Denis Coderre semblait avoir fait le tour du jardin en politique fédérale. Il a fort bien réussi le passage à la politique municipale.
Montréal a un tas de problèmes qui ne disparaîtront pas de sitôt, mais tous ou presque ont salué sa première année à la mairie. Cette chronique vous reviendra le 12 janvier. Joyeux Noël. C’est un honneur d’être lu par vous.