Travailler à Noël, plus répandu qu’on le pense
Près d'un employeur québécois sur quatre exigera la présence d'employés à Noël et le 1er janvier, limitant leur capacité de festoyer et occasionnant parfois des dérapages.
Selon un sondage publié hier par l'Ordre des conseillers en ressources humaines agréés, 23 % des entreprises feront travailler des gens le 25 décembre. Au jour de l'An, 24 % feront de même.
Environ 19 % les choisissent selon l'ancienneté alors que 14 % demandent des volontaires. Les deux fêtes sont des jours fériés, donnant droit à un congé compensatoire trois semaines avant ou après.
Le travail lors de cette période devient plus fréquent, indique Florent Francoeur, PDG de l'Ordre.
«C'est le résultat de la pression exercée sur les entreprises par les clients, expliquet-il. Aujourd'hui, la plupart des détaillants amorcent leur Boxing Day le 24 décembre à 20 h. Je peux magasiner toute la journée le 25 décembre, ce qui veut dire que des employés sont derrière ça pour remplir la commande et répondre aux questions.»
«Si vous entrez dans une boucherie le 26 décembre, vous ne vous attendez pas à acheter la viande du 24 décembre», soutient M. Francoeur.
Les détaillants ne sont pas seuls. L'activité se poursuivra en alimentation, dans les aéroports et dans les établissements de santé, entre autres.
Ces employeurs ont le devoir moral de reconnaître que se lever tôt le 25 décembre est difficile, poursuit-il. «Nous les encourageons [à récompenser l'employé] ne seraitce que par un appel ou un petit cadeau qui sera apprécié.»
RESPECT
Les dérapages sont encore trop fréquents, affirme Pierre Durand, professeur à l'École des relations industrielles de l'Université de Montréal. Il a étudié les cas de 63 entreprises pendant deux ans.
«Le non-respect est un peu plus fréquent [que la compréhension], précise-t-il, mais on voit des entreprises qui ont des politiques de conciliation travail-famille.»