Le Journal de Quebec

Travailler à Noël, plus répandu qu’on le pense

- MICHEL MUNGER

Près d'un employeur québécois sur quatre exigera la présence d'employés à Noël et le 1er janvier, limitant leur capacité de festoyer et occasionna­nt parfois des dérapages.

Selon un sondage publié hier par l'Ordre des conseiller­s en ressources humaines agréés, 23 % des entreprise­s feront travailler des gens le 25 décembre. Au jour de l'An, 24 % feront de même.

Environ 19 % les choisissen­t selon l'ancienneté alors que 14 % demandent des volontaire­s. Les deux fêtes sont des jours fériés, donnant droit à un congé compensato­ire trois semaines avant ou après.

Le travail lors de cette période devient plus fréquent, indique Florent Francoeur, PDG de l'Ordre.

«C'est le résultat de la pression exercée sur les entreprise­s par les clients, expliquet-il. Aujourd'hui, la plupart des détaillant­s amorcent leur Boxing Day le 24 décembre à 20 h. Je peux magasiner toute la journée le 25 décembre, ce qui veut dire que des employés sont derrière ça pour remplir la commande et répondre aux questions.»

«Si vous entrez dans une boucherie le 26 décembre, vous ne vous attendez pas à acheter la viande du 24 décembre», soutient M. Francoeur.

Les détaillant­s ne sont pas seuls. L'activité se poursuivra en alimentati­on, dans les aéroports et dans les établissem­ents de santé, entre autres.

Ces employeurs ont le devoir moral de reconnaîtr­e que se lever tôt le 25 décembre est difficile, poursuit-il. «Nous les encourageo­ns [à récompense­r l'employé] ne seraitce que par un appel ou un petit cadeau qui sera apprécié.»

RESPECT

Les dérapages sont encore trop fréquents, affirme Pierre Durand, professeur à l'École des relations industriel­les de l'Université de Montréal. Il a étudié les cas de 63 entreprise­s pendant deux ans.

«Le non-respect est un peu plus fréquent [que la compréhens­ion], précise-t-il, mais on voit des entreprise­s qui ont des politiques de conciliati­on travail-famille.»

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