Une forme de salaire déguisé
Est-il justifié de fournir une voiture de fonction à des policiers hauts gradés, qui sont bien payés? Jérôme Côté, un expert en rémunération, estime que la réponse ne peut pas uniquement reposer sur le niveau salarial. «On doit évaluer cette question en fonction du besoin que l’employé a d’utiliser un véhicule. Par exemple, un représentant a besoin d’une voiture parce qu’il se déplace beaucoup», a soutenu le conseiller en ressources humaines agréé de la firme 37-2.
M. Côté a ajouté que la voiture de fonction ou l’allocation pour utilisation d’une automobile sont de la rémunération indirecte. En général, ce sont des cadres supérieurs qui jouissent de ce genre de privilège.
«En théorie, lorsque le véhicule est utilisé pour les besoins personnels de l’employé, par exemple, pour amener la famille à un tournoi de hockey, le kilométrage parcouru doit être déclaré comme un revenu imposable», a expliqué Jérôme Côté.
JAMAIS RAPPELÉS
Le policier à la retraite Richard Dupuis, aujourd’hui analyste en affaires policières, soutient que plusieurs policiers ne sont jamais rappelés au travail en dehors de leur horaire normal. «C’est principalement ceux qui travaillent pour les mesures d’urgence ou les crimes majeurs qui risquent d’être appelés et d’avoir besoin de l’auto», a dit l’ancien policier du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).
Par contre, M. Dupuis croit que les corps policiers auraient de la difficulté à recruter des cadres sans l’incitatif du véhicule de service. Il estime que le privilège fait partie des conditions de travail des policiers qui ne sont plus syndiqués.