Le Journal de Quebec

Une forme de salaire déguisé

- CARL RENAUD

Est-il justifié de fournir une voiture de fonction à des policiers hauts gradés, qui sont bien payés? Jérôme Côté, un expert en rémunérati­on, estime que la réponse ne peut pas uniquement reposer sur le niveau salarial. «On doit évaluer cette question en fonction du besoin que l’employé a d’utiliser un véhicule. Par exemple, un représenta­nt a besoin d’une voiture parce qu’il se déplace beaucoup», a soutenu le conseiller en ressources humaines agréé de la firme 37-2.

M. Côté a ajouté que la voiture de fonction ou l’allocation pour utilisatio­n d’une automobile sont de la rémunérati­on indirecte. En général, ce sont des cadres supérieurs qui jouissent de ce genre de privilège.

«En théorie, lorsque le véhicule est utilisé pour les besoins personnels de l’employé, par exemple, pour amener la famille à un tournoi de hockey, le kilométrag­e parcouru doit être déclaré comme un revenu imposable», a expliqué Jérôme Côté.

JAMAIS RAPPELÉS

Le policier à la retraite Richard Dupuis, aujourd’hui analyste en affaires policières, soutient que plusieurs policiers ne sont jamais rappelés au travail en dehors de leur horaire normal. «C’est principale­ment ceux qui travaillen­t pour les mesures d’urgence ou les crimes majeurs qui risquent d’être appelés et d’avoir besoin de l’auto», a dit l’ancien policier du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).

Par contre, M. Dupuis croit que les corps policiers auraient de la difficulté à recruter des cadres sans l’incitatif du véhicule de service. Il estime que le privilège fait partie des conditions de travail des policiers qui ne sont plus syndiqués.

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