LE GOUVERNEMENT
GAÉTAN BARRETTE | 9/10
Le Dr Barrette a pris le taureau de la santé par les cornes et l’a mis dans sa poche! Caste intouchable, les spécialistes ont subi une coloscopie salariale tandis que les omnis sont poussés à… travailler! Sans parler des bureaucrates, dont la douillette petite vie est bouleversée par une réforme inattendue.
PIERRE MOREAU | 8,5/10
S’il n’avait pas cédé à la tentation de punir les maires nationalistes de Laval et de Longueuil, M. Moreau aurait pu revendiquer un parcours sans faute. Il a mené à bon port le projet de loi 3 sur les retraites. Malgré l’appui du PQ, les syndicats ont vainement soutenu que les déficits de leur retraite appartiennent à ceux qui n’en ont pas.
MARTIN COITEUX | 8/10
De tout temps, un président du Conseil du trésor a dû savoir dire non! Ce rôle va comme un gant à Martin Coiteux, qui, allergique à la boulimie des dépenses, reste inébranlable. Il est trop discret pour contrer le message syndical répété en boucle par les médias.
STÉPHANIE VALLÉE | 8/10
Le ministère de la Justice oblige son titulaire à une extrême prudence. Mme Vallée a compris, mieux que Lise Thériault, qu’il vaut mieux parfois parler comme un poisson rouge plutôt que de se mettre les pieds dans la bouche. Elle a judicieusement forcé la tenue d’une enquête sur un accident mortel impliquant les tontons flingueurs de la Sûreté du Québec.
JACQUES DAOUST | 7/10
Napoléon du Développement économique, Jacques Daoust aspire plus ou moins secrètement aux nobles fonctions des Finances. Ses collègues le trouvent plus solitaire que solidaire. Il s’en tire bien jusqu’ici, mais son avenir sera peut-être moins surprenant que son passé.
CARLOS LEITAO | 6,5/10
Sa bonhomie l’a bien servi au départ, mais le ministre des Finances ne peut plus parer aux critiques avec la naïveté du débutant. Ses prédictions sur l’emploi cultivaient le jovialisme, mais personne ne croit plus que «l’effet libéral» soit autre chose qu’une formule creuse.
DAVID HEURTEL | 6/10
Le «bélugate» l’a fait très mal paraître, mais le ministre de l’Environnement peut faire mieux, croit toujours le premier ministre. Le dossier de Cacouna n’aurait pas dû être confié à un débutant, et M. Couillard a dû s’en mordre les doigts. Il aurait eu la main plus heureuse avec Pierre Paradis, surqualifié au monastère de l’Agriculture.
YVES BOLDUC | 5/10
À l’aise au ras des pâquerettes, Yves Bolduc n’est pas un réformateur de haut vol. À l’Éducation, sa déclaration «au niveau» des livres a consterné tout le monde, tandis que son arrangement avec une école religieuse paraît aussi mal «amanché» que le mariage forcé des commissions scolaires. Il était risible, il est devenu nuisible.
FRANCINE CHARBONNEAU | 4/10
La ministre de la Famille espère que le remaniement ministériel lui permettra de céder sa place, peut-être à la besogneuse Lucie Charlebois. Mme Charbonneau devait défendre des tarifs modulés sur les revenus; quand on n’aime pas les chiffres, c’est courir à la catastrophe. En talons hauts.