Autre jeu blanc du Canada
Le gardien slovaque a livré la performance de sa carrière contre la Finlande hier au Centre Bell
Les Finlandais, champions en titre, ont subi un deuxième revers en deux matchs au Championnat du monde de hockey junior, cette fois par la marque de 2 à 1 face aux Slovaques.
De l’aveu même du gardien slovaque Denis Godla, cette performance «est le fait saillant de sa carrière jusqu’à maintenant » . Ça résume bien l’allure du match, alors que la Slovaquie l’a emporté en ne dirigeant que 12 petits tirs vers le filet défendu par Juuse Saros.
L’expression «David contre Goliath» illustre bien la différence des forces des deux équipes sur le papier. Mais sur la glace, «David» comptait sur un gardien de but intraitable... et qui a eu la collaboration de ses poteaux à quelques reprises.
«Mes coéquipiers m’ont beaucoup aidé, mais c’est à mes poteaux que je dis mon plus gros merci!», a dit le gardien, qui a fini sa journée de travail avec 37 arrêts.
Le capitaine de la Finlande, Artturi Lehkonen, avait dit après le match de vendredi contre les États-Unis que son pays comptait sur les deux meilleurs gardiens du tournoi.
Sauf qu’hier, c’est la Slovaquie qui avait le plus performant, Godla multipliant les arrêts, souvent de façon spectaculaire.
En première période seulement, il a repoussé 15 tirs et il a notamment sauvé les meubles lors d’un cinq contre trois d’un peu plus d’une minute.
Seul Mikko Rantanen l’a battu, au premier engagement. Lors d’une contre-attaque, il a saisi la passe de Juuso Ikonen, qu’il avait d’abord reçue dans les patins, et décoché un tir précis, qui est passé sous le bras gauche de Godla.
FRUSTRATIONS
Godla a fait rager plusieurs de ses adversaires. À lui seul, le jeune Jesse Puljujarvi aurait bien pu enfiler un tour du chapeau au cours des 20 premières minutes de jeu.
«Il a un talent extraordinaire et je sais qu’il est frustré. On a essayé de le calmer un peu, car quand la rondelle ne rentre pas, oui, c’est frustrant, mais il faut se concentrer sur sa prochaine présence sur la glace», a raconté Lehkonen.
L’entraîneur-chef Hannu Jortikka a lâché un long soupir quand les journalistes lui ont parlé des chances ratées du joueur de 16 ans.
«C’est incroyable tout ce qu’il a eu», a-t-il dit, avant d’ajouter qu’il en était de même pour tous ses joueurs.
«Leur gardien a bien joué, mais on a aussi eu toutes les misères du monde à marquer. On a raté tellement de filets ouverts.»
L’attaque à cinq de la Finlande est également à blâmer pour la défaite, ne produisant absolument rien en six avantages numériques. Frustré, Lehkonen?
«Oh oui. Parlez-m’en! Mon trio n’a marqué aucun but sur l’attaque massive en deux matchs. C’est fâchant, mais je crois qu’on doit peut-être simplifier nos jeux, envoyer la rondelle au filet, lancer de la ligne bleue pour espérer une déviation», a-t-il répondu.
REWAY SE DÉMARQUE
Le capitaine de la Slovaquie, l’espoir du Canadien Martin Reway, a préparé les deux buts des siens.
Sur le premier, marqué un peu plus de deux minutes après celui des Finlandais, Reway y est allé d’un tir de la pointe, que Peter Cehlarik a parfaitement fait dévier alors qu’il était placé devant le filet, en supériorité numérique.
Puis sur le but gagnant, inscrit en début de deuxième période, Reway, installé dans le cercle des mises en jeu, a refilé le disque à Holenda, qui a marqué d’un tir dans le haut de la lucarne. Il ne s’agissait que du septième lancer des Slovaques.
Malgré cela, Reway ne semblait pas du tout satisfait de sa performance.
«Mon jeu n’était pas très à point. J’ai commis des mauvais revirements et je n’ai pas couvert mon joueur sur le premier but. Je dois être meilleur que ça, car ce n’était pas un bon match pour moi.»
CONTINUER À TRAVAILLER
Après la défaite de 8 à 0 de la Slovaquie subie aux mains du Canada la veille, l’entraîneur-chef Ernest Bokros avait dit que son équipe n’avait rien démontré de son talent. Il faut croire qu’il n’avait pas tort, même si la performance des Slovaques est loin d’avoir été éclatante. La différence, c’est qu’ils ont connu un bien meilleur départ.
«On a joué dès la première minute et on n’a jamais perdu notre concentration. On savait ce qu’on avait à faire et on a suivi ce plan durant les 60 minutes de jeu. C’est bon pour nous, on s’est prouvé qu’on peut gagner, mais pour aller loin dans ce tournoi, il faut continuer à jouer comme ça. Si on le fait, rien n’est impossible», a conclu Reway.