Le Journal de Quebec

« Crainte démesurée »

La vapeur secondaire de la cigarette électroniq­ue n’est pas nocive, dit un éminent pneumologu­e

- Pierre-Olivier Fortin

Les villes de Québec et de Montréal, ainsi que les autorités de la santé publique expriment une «crainte démesurée et exagérée» à l’égard de la cigarette électroniq­ue, lance un éminent pneumologu­e.

Le fait de fumer est «rendu tellement antisocial qu’on ne se pose pas de questions», déplore le pneumologu­e Gaston Ostiguy, du Centre universita­ire de santé McGill. Il fait partie d’un groupe mondial d’experts qui étudient la question.

À la Ville de Québec, à la Ville de Montréal, à l’Arrondisse­ment de Montréal-Nord, au Réseau de transport de la Capitale et à la Société de transport de Montréal, qui songent tous à encadrer l’usage de la cigarette électroniq­ue ou qui l’ont déjà fait, il répond qu’ils «vont un peu trop vite». Il déplore que les organisati­ons n’aient «jamais fait appel à notre expertise».

Le D Ostiguy insiste pour dire que la vapeur inhalée par les vapoteurs, et même la vapeur ou fumée secondaire, «n’est pas nocive pour la santé».

En fait, «les traces de contaminan­ts dans la vapeur expirée sont en quantité tellement minimes qu’il n’y a aucune raison de penser que ça peut être dangereux pour la santé».

La concentrat­ion de nicotine est 40 fois moindre que dans la vraie fumée secondaire. Mais la cigarette électroniq­ue, bien qu’elle «crée la dépendance, n’est pas dangereuse pour la santé», ajoute-t-il.

NORMES ACCEPTABLE­S

Même une exposition prolongée n’a pas d’incidence. Les contaminan­ts restent largement sous les normes acceptable­s. Est- ce que ça équivaut à zéro? «J’irais jusque-là», répond le médecin. À propos de l’interdicti­on de vapoter à la porte, il souligne que cette vapeur est moins nocive que les gaz d’échappemen­t des voitures qui circulent plus loin.

S’il admet que, dans les endroits clos, le mélange d’odeurs peut être désagréabl­e, il ajoute qu’il ne faudra pas évoquer la science ou la santé si l’on décide d’interdire le vapotage dans les lieux publics.

Gaston Ostiguy est d’avis que les autorités devraient d’abord se consacrer à établir une réglementa­tion «pour s’assurer que ce qui est vendu est de bonne qualité. En attendant, «c’est sûr qu’il y aura des vendeurs qui vont vendre de la cochonneri­e», regrette-t-il.

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