Gabriel, 15 ans, rongé parl’ anxiété
La gorge nouée et le front en sueur, incapable de prononcer un mot en classe. La tête qui tourne à la vue d’une copie d’examen. Les élèves qui souffrent d’anxiété sont de plus en plus visibles dans les écoles.
Gabriel, 15 ans, est l’un d’entre eux. Chaque jour, il revient à la maison avec un sac à dos plein à craquer, trimbalant presque tout le contenu de son casier, de peur d’avoir oublié un précieux cahier ou un manuel scolaire.
Le soir, il passe de trois à quatre heures dans ses livres, voulant à tout prix réussir le mieux possible. «Je pense à mon avenir. Je ne sais pas encore ce que je veux faire, mais je veux me donner le plus de chances possible», dit-il.
Cette année, pour l’aider à gérer son stress, l’école a pris les grands moyens: il a un plan d’intervention qui lui permet de rencontrer régulièrement une intervenante et d’avoir plus de temps pour faire ses examens.
«JE ME SENS COUPABLE»
Il est loin d’être le seul dans cette situation. Mélanie, 16 ans, fréquente assidûment les séances de récupération le midi à l’école, en plus de passer toutes ses soirées le nez plongé dans ses livres. La fin de semaine, il n’y a que le dimanche où elle s’accorde un peu de répit. «Je le sais que c’est trop. Mais si je n’étudie pas, je me sens coupable», dit-elle.
La jeune fille fréquente une école secondaire publique de Québec, au secteur régulier. Loin des programmes d’élite des écoles privées.
«C’est moi qui me mets de la pression toute seule», ditelle.
Pour l’aider à dompter son anxiété, elle a récemment demandé à ses parents de consulter un psychologue. Elle sait très bien qu’un coup de pouce extérieur peut être utile, puisqu’elle n’en est pas à sa première consultation.
«Je sais que je fais de l’anxiété de performance. Je sais que, quand je suis stressée, je ne suis pas du monde. Je le sais, mais je ne suis pas capable de faire autrement.»