Les « faussetés » de Corriveau
Labeaume écrit un nouveau chapitre de la guerre de chiffres avec Saint-Augustin
Le maire de Québec avait promis des révélations. Il a déballé son sac, hier, sur Saint-Augustin, accusant la Ville défusionnée de véhiculer des «faussetés» et des chiffres «tronqués» dans son budget 2015.
« Saint- Augustin a des énormes problèmes financiers. Et ils ne sont pas dus à l’agglo et à la Ville de Québec [mais] à un immense problème de gestion municipale», a largué Régis Labeaume en conférence de presse. «Nous ne croyons plus les chiffres de Saint-Augustin.»
La Ville de Québec a pondu ses propres tableaux de chiffres, en s’inspirant du budget de Saint-Augustin (qui tient sur sept pages), de ses propres données et de celles du ministère des Affaires municipales.
« C’est à Saint- Augustin que les dépenses de proximité augmentent le plus rapidement (69 % depuis 2011 comparativement à 48 % pour l’agglomération). Dans l’entente signée en 2009, il y a une partie liée à la richesse des villes. S’ils paient un peu plus, c’est parce qu’ils sont les plus riches.»
LA DETTE DE SAINT-AUGUSTIN A EXPLOSÉ
«À Saint-Augustin, la dette par habitant est de 6300 $. À Québec, elle est de 3300 $. C’est presque le double. Et nous n’avons pas les chiffres de 2014-2015», a critiqué le maire Labeaume.
Selon lui, il est même «trop tard» pour redresser la situation et faire le ménage à Saint-Augustin. «Même si la Ville coupe des emplois dans ses opérations, ça ne fera jamais le travail. Tu ne peux pas couper dans la dette. Tu dois la rembourser.» Il a invité à nouveau les citoyens de Saint-Augustin à poser des questions à leurs élus. Et il a déploré l’absence de Marcel Corriveau à 89 des 92 dernières réunions du conseil d’agglomération.
UN « SHOW DE BOUCANE »
Difficile de s’y retrouver dans cette guerre de chiffres. Les bases de comparaison ne sont pas toujours les mêmes. L’un dit blanc, l’autre dit noir. La mairesse suppléante de Saint-Augustin, France Hamel, qui remplace Marcel Corriveau pendant son congé forcé, persiste et signe.
«Nous, ce qu’on dit, c’est la vérité», a-telle rétorqué en après-midi.
Elle déplore le «show de boucane» du maire Labeaume. Aucune ville ne «survivrait» à une hausse de sa quote-part de 111 % en sept ans, a-t-elle martelé.
«Nous ne sommes pas parfaits, mais je demande au maire d’être honnête et de cesser les manoeuvres vicieuses. Il sait très bien que le problème (de l’agglomération) s’amplifie d’année en année.» Quant à l’explosion de la dette, qui atteint maintenant 113 millions $, les élus de Saint-Augustin soutiennent qu’il s’agit d’un endettement sain basé sur des immobilisations (complexe multisports et parc industriel au nord) qui rapporteront à la Ville.
La Ville de Québec n’a pas de leçons à donner en matière de gestion, a pesté Mme Hamel, évoquant des interventions du vérificateur général, le «fiasco de l’écoquartier» et l’épisode Clotaire Rapaille.