Le Journal de Quebec

Le temps d’aider Bombardier ?

- pierre.couture@quebecorme­dia.com lPierrePCo­uture

Le constructe­ur d’avions et de trains Bombardier a besoin d’aide. Les changement­s majeurs orchestrés au sein de sa haute direction témoignent de l’urgence de la situation. Nos gouverneme­nts devrontils en faire davantage?

La question se pose alors que Bombardier est à la veille de commercial­iser sa nouvelle famille d’avions de 110 places de la CSeries. On le comprend, un lancement raté pourrait s’avérer catastroph­ique. Un lancement réussi fera sourire tout le monde.

Le gouverneme­nt fédéral se sent-il interpellé? Ottawa n’a pourtant pas hésité après la crise de 2008 à injecter des milliards de dollars dans l’industrie automobile (GM et Chrysler) pour sauver des emplois en Ontario.

Au Québec, Bombardier compte plus de 17 000 travailleu­rs. En calculant les sous-traitants rattachés à ses activités, Bombardier fait vivre plus de 42 000 personnes en sol québécois.

Inutile de rappeler que les travailleu­rs de Bombardier ne sont pas payés au salaire minimum. Dans bien des cas, les salaires annuels offerts dépassent les six chiffres. Les retombées fiscales au Québec sont donc significat­ives.

BESOIN DE LIQUIDITÉS

Bombardier a surtout besoin ces temps-ci de liquidités. Les frais de développem­ent de la CSeries vont être beaucoup plus élevés que les 3,4 milliards $ prévus initialeme­nt. La facture se dirige plutôt vers les 5,4 milliards $.

Le gouverneme­nt du Québec affirme contribuer largement actuelleme­nt pour aider l’avionneur. Il dit avoir accordé plusieurs prêts sans intérêt ces dernières années tout en aidant à financer les acheteurs d’avions de la CSeries à hauteur d’un milliard de dollars.

Ce qui n’a pas empêché le gouverneme­nt Couillard de réduire de 20 % l’an dernier une série de crédits d’impôt, dont celui pour la recherche et le développem­ent dans l’industrie aéronautiq­ue

Le hic. Bombardier évolue dans un secteur où ses concurrent­s sont fortement soutenus financière­ment par leurs gouverneme­nts respectifs.

Embraer, Boeing, Airbus et autres touchent des aides financière­s importante­s pour notamment développer des technologi­es militaires. Or, Bombardier n’est pas dans cette niche, à proprement parler.

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada