Le temps d’aider Bombardier ?
Le constructeur d’avions et de trains Bombardier a besoin d’aide. Les changements majeurs orchestrés au sein de sa haute direction témoignent de l’urgence de la situation. Nos gouvernements devrontils en faire davantage?
La question se pose alors que Bombardier est à la veille de commercialiser sa nouvelle famille d’avions de 110 places de la CSeries. On le comprend, un lancement raté pourrait s’avérer catastrophique. Un lancement réussi fera sourire tout le monde.
Le gouvernement fédéral se sent-il interpellé? Ottawa n’a pourtant pas hésité après la crise de 2008 à injecter des milliards de dollars dans l’industrie automobile (GM et Chrysler) pour sauver des emplois en Ontario.
Au Québec, Bombardier compte plus de 17 000 travailleurs. En calculant les sous-traitants rattachés à ses activités, Bombardier fait vivre plus de 42 000 personnes en sol québécois.
Inutile de rappeler que les travailleurs de Bombardier ne sont pas payés au salaire minimum. Dans bien des cas, les salaires annuels offerts dépassent les six chiffres. Les retombées fiscales au Québec sont donc significatives.
BESOIN DE LIQUIDITÉS
Bombardier a surtout besoin ces temps-ci de liquidités. Les frais de développement de la CSeries vont être beaucoup plus élevés que les 3,4 milliards $ prévus initialement. La facture se dirige plutôt vers les 5,4 milliards $.
Le gouvernement du Québec affirme contribuer largement actuellement pour aider l’avionneur. Il dit avoir accordé plusieurs prêts sans intérêt ces dernières années tout en aidant à financer les acheteurs d’avions de la CSeries à hauteur d’un milliard de dollars.
Ce qui n’a pas empêché le gouvernement Couillard de réduire de 20 % l’an dernier une série de crédits d’impôt, dont celui pour la recherche et le développement dans l’industrie aéronautique
Le hic. Bombardier évolue dans un secteur où ses concurrents sont fortement soutenus financièrement par leurs gouvernements respectifs.
Embraer, Boeing, Airbus et autres touchent des aides financières importantes pour notamment développer des technologies militaires. Or, Bombardier n’est pas dans cette niche, à proprement parler.