Un père dit adieu à sa famille
Les trois victimes africaines d’un incendie portées à leur dernier repos
DRUMMONDVILLE | Jean-Claude Okenge était inconsolable quand il a rendu un dernier hommage à sa femme et ses deux fils qui ont perdu la vie dans un incendie survenu le 30 janvier dernier à Drummondville.
En effet, son épouse Berthe Koumabeng et ses fils Flavien Mpoy, 7 ans, et Julien Pena Okenge, 4 ans, ont été conduits à leur dernier repos hier, au terme d’une cérémonie à l’Église pentecôtiste de Drummondville.
Parmi les gens présents à la cérémonie, plusieurs étaient unanimes à dire que M. Okenge s’investissait énormément pour subvenir aux besoins de sa famille, à laquelle il était si attaché.
Il n’arrive toujours pas à comprendre la tragédie qui a décimé sa famille.
« Je pense que Dieu est le seul qui pourra me répondre et soulager mon coeur», a-t-il partagé.
SENS DE LA FAMILLE
Celle que Mme Koumabeng appelait «maman», Joséphine Nataungueu, a parlé du grand sens de la famille qui animait cette femme. «Je l’ai vue naître et me voilà au grand jour de son départ», s’attristait cette croyante.
Un message de foi en la résurrection a d’ailleurs été transmis tout au long de cette cérémonie. «Nous croyons en Dieu. Même si nous vivons quelque chose de difficile ensemble cet après-midi, nous savons qu’il est là», a communiqué le révérend Jonathan Bersot.
TOUCHÉS AU COEUR
En plus des représentants de la communauté congolaise et tchadienne, les députés de la région et d’autres dignitaires étaient présents. C’est sans oublier l’équipe de pompiers qui est intervenue lors du feu. «Le père est venu nous voir à la caserne. Ce fut une rencontre très émotive», a rapporté le capitaine Éric Prud’homme, fier du travail accompli par ses hommes.
Le maire de Drummondville, Alexandre Cusson, tenait à offrir ses condoléances. «C’est un drame qui a touché tout le monde», a- t- il dit. Selon lui, l’élan de sympathie qui s’est propagé au sein de la population en témoigne.
COLLECTE DE FONDs
Comme le père de famille ne bénéficiait d’aucune assurance, le Regroupement culturel Drummond (RID) et d’autres associations ont orchestré une campagne de financement. Le montant amassé sera dévoilé cette semaine.
La Coopérative J.N. Donais, qui a assumé tous les frais funéraires, confirme que les corps des victimes seront rapatriés au Tchad mercredi.
Selon le directeur général du RID, Darryl Barnabo, le bébé qui a survécu à l’incendie repose toujours dans un état critique à l’hôpital.
« Je l’ai vue naître et me voilà au grand Jour de son départ » – Joséphine Nataungueu