Le Journal de Quebec

De femme d’affaires prospère à sans-abri

Elle a perdu sa carrière et sa maison après avoir subi un grave accident d’auto

- Judith Plamondon

Alejandra Robert avait une carrière, une maison à L’Île-desSoeurs et une BMW de l’année lorsqu’elle a subi en 2007 un traumatism­e crânien à la suite d’un grave accident d’auto. Incapable de travailler depuis, elle a tout perdu et s’est retrouvée à la rue.

«Il y a des gens qui se tuent pour la moitié de ce que j’ai vécu», confie avec émotion la femme de 42 ans, rencontrée au refuge pour femmes Chez Doris, à Montréal.

Celle qui travaillai­t comme agente immobilièr­e souffre de graves pertes de mémoire, de douleurs chroniques et de crises de panique depuis qu’elle a fait plusieurs tonneaux au volant de sa voiture.

PERTE DE MÉMOIRE

«Je suis retournée travailler une semaine plus tard. On me disait de rappeler tel ou tel client, mais je ne me souvenais plus d’aucun d’entre eux » , raconte Mme Robert, qui a alors sombré dans une profonde dépression.

Dans le refuge de la rue Chomedey, elle nous raconte sa «descente aux enfers» et le combat qu’elle a entrepris il y a sept ans pour être indemnisée par la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ).

SUR L’AIDE SOCIALE

«La SAAQ ne reconnaît pas les séquelles laissées par mon accident. J’ai dû tout vendre et je me suis retrouvée à habiter plusieurs mois au centre pour femmes Le Chaînon», explique la femme qui vit aujourd’hui de l’aide sociale. «Je gagne 10000$ par année, alors qu’avant je faisais plus que ça en vendant une seule maison», souligne la Québécoise d’origine chilienne.

C’est grâce aux travailleu­ses sociales de Chez Doris qu’elle a peu à peu repris le contrôle de sa vie. Elle habite maintenant dans un modeste logement du quartier Petite-Bourgogne avec sa fille de 12 ans.

Tous les jours, elle se rend chez Doris pour manger un repas chaud ou pour participer à une séance d’art-thérapie.

«Peindre, c’est ce qui m’a aidée à chasser mes idées suicidaire­s. Sans l’aide des intervenan­tes de ce refuge pour femmes, je serais morte», résume Mme Robert.

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L’ancienne agente immobilièr­e Alejandra Robert a vu sa vie basculer après avoir souffert d’un traumatism­e crânien à la suite d’un grave accident d’auto. Incapable de travailler depuis, elle a tout perdu et vit aujourd’hui de l’aide sociale.

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