Le Journal de Quebec

LeBrésil danslafièv­re ducarnaval

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Cowboys rose bonbon, nonnes en minijupes, gaillards torses nus bodybuildé­s en couches-culottes ont vibré hier par centaines de milliers dans le centre de Rio de Janeiro avec «Bola Preta», le groupe de rue le plus ancien et le plus important du célèbre carnaval carioca. Dès sept heures du matin, une foule gigantesqu­e a commencé à défiler en chantant et dansant dans le déluge de décibels déversé inlassable­ment par les percussion­nistes et chanteurs de samba de Bola Preta, juchés sur des camions sonorisés qui roulant au pas fendaient l’assistance nombreuse, en contrebas des gratte-ciels désertés du centre d’affaires de Rio. Et lorsque sous un soleil accablant, le camion-sono marque un arrêt, que le chanteur attaque l’une des plus célèbres chansons de samba de Rio, c’est toute la foule qui se met à sauter frénétique­ment sur place en hurlant à l’unisson le refrain: « E hoje o dia da alegria! E a tristeza, nem pode pensar em chegar! » («C’est aujourd’hui le jour de l’allégresse, et la tristesse ne peut même pas songer à exister!»). Dans toutes les grandes villes du pays comme à Sao Paulo, les premiers défilés ont été lancés dans les célèbres sambodrome­s. Les habitants se sont lancés depuis trois semaines déjà dans les blocos, les défilés populaires de rue aux rythmes endiablés. Les Brésiliens attendent ces blocos toute l’année pour exprimer leur grand art de faire la fête, et aussi oublier leurs problèmes: cette année, la crise économique, la sécheresse et le scandale de corruption qui secoue Petrobras, la compagnie phare du pays.

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