Le Journal de Quebec

Beaucoup d’amour pour un passionné

- Etienne Bouchard

SHERBROOKE | Plusieurs dizaines de personnes, dont quelques anciens joueurs et collègues, se sont présentées à l’église Immaculée-Conception de Sherbrooke hier afin de dire un dernier au revoir à l’ex-entraîneur du Canadien, Claude Ruel, décédé lundi à l’âge de 76 ans.

En cette journée de la Saint-Valentin, les gens sur place ont exprimé leur affection à un homme qu’ils ont aimé, à commencer par son fils adoptif, Jean. Celuici a d’ailleurs rappelé comment l’expilote est entré dans sa vie en 1969.

«Cette année-là, il avait promis que s’il remportait la coupe Stanley à la barre du Canadien, il allait sauver un orphelin. Malgré son horaire chargé, il a toujours été là pour moi. Il m’amenait partout avec lui, que ce soit aux courses ou au hockey, a-t-il mentionné, confirmant par ailleurs que son père avait succombé à un malaise cardiaque.

«C’est un homme qui aimait très fort et je suis heureux qu’il n’ait pas souffert. Juste avant sa mort, il a fait ce qu’il voulait: regarder un match, bien manger et même enfiler deux barres Mars! […] Papa, je t’aime!» a-t-il ajouté, pendant que ses deux filles, Audrey et Sophie, répétaient ses mots à l’endroit de leur grand-père.

LAFLEUR RECONNAISS­ANT

Spectateur attentif durant ces funéraille­s, Guy Lafleur n’avait que du bon à évoquer au sujet de «Piton».

«Pour moi, Claude était plus qu’un instructeu­r. C’était un ami qui parlait avec son coeur, a affirmé celui qui a joué pour Ruel de 1979 à 1981, après avoir aussi agi en tant qu’adjoint de Scott Bowman pendant la dynastie des années 1970 du Tricolore. Il n’était jamais découragé et trouvait toujours le bon mot. Comme entraîneur, il cherchait le maximum de ses gars. Il est l’un de ceux m’ayant permis de connaître la carrière que j’ai eue.»

À l’occasion du retrait de son chandail numéro 5 par le Canadien le 8 novembre, l’ancien défenseur Guy Lapointe avait louangé l’homme qui fut le guide de plusieurs. Hier, il tenait le même discours.

«On était tous ses p’tits gars, a-t-il émis. Il a eu un impact considérab­le dans la vie de nombreux joueurs. Avec lui, l’éthique de travail représenta­it la clé du succès. Il nous disait de ne pas arrêter pour s’améliorer.»

PAS D’EFFORTS, PAS DE CADEAUX !

D’ailleurs, un de ceux pouvant témoigner du dévouement de Ruel vis-à-vis de ses protégés est certes l’ex- arrière Patrice Brisebois. Il a bénéficié de ses conseils à l’époque où son mentor était responsabl­e du recrutemen­t et du développem­ent des espoirs du Bleu-Blanc-Rouge.

« Il a été extraordin­aire pour moi, quelqu’un de vrai qui n’acceptait pas les demi-mesures. La preuve: après un de mes mauvais matchs avec mon équipe junior du Titan de Laval, on avait mangé au St-Hubert et il m’avait privé de dessert, car je n’en méritais pas! a-t-il rappelé. Il n’hésitait pas à dire ce qu’il voyait. […] La famille du Canadien a perdu un grand homme.»

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Jean Ruel a livré un témoignage touchant en hommage à son père.

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