Tomber pour mieux se relever
Malgré la saison en dents de scie qu’elle a connue l’an dernier, la cycliste Andréane Lanthier-Nadeau n’a jamais abandonné son rêve de devenir une athlète de haut niveau. À force de travail et de persévérance, notre douzième finaliste du programme Bourses d’études jeunes athlètes du Journal
de Montréal, du Journal de Québec et de RBC a tout de même réussi à tirer son épingle du jeu, elle qui a remporté son premier podium international élite en Coupe du monde.
Pour Andréane, le sport est bien plus qu’une simple question de performance physique. En plus de lui procurer un sentiment de bien-être des plus grisants, la pratique du vélo de montagne l’amène à se dépasser jour après jour. Mais l’an dernier, bien que la cycliste ait fourni tous les efforts nécessaires à sa réussite, les résultats n’ont pas été à la hauteur de ses attentes. «J’ai vécu des moments difficiles dans ma vie personnelle. J’étais un peu déprimée et ça n’allait pas très bien. Et même si je me suis consacrée à mon sport plus que jamais, je crois que je n’avais pas la tête assez libre pour performer», confie Andréane. Mais pour la jeune athlète, ces indices traduisaient un mal beaucoup plus profond: la dépression.
Au terme d’une longue réflexion, non sans heurts et après avoir remis sa vie en question de Aà Z, Andréane a décidé de s’entourer des personnes les plus importantes pour elle. «Réaliser que c’est correct de ne pas toujours être “correct” et en parler aux gens qui comptent pour moi, c’est ce qui m’a aidée à prendre du mieux», raconte-t-elle. Maintenant que ses blessures se cicatrisent, la jeune femme n’hésite pas à partager son histoire afin de lutter contre la stigmatisation liée à la maladie mentale. «Je crois que le mot “dépression” ne devrait pas être tabou», affirme Andréane qui, à la suite de cette période plus sombre, en est venue à la conclusion que, sans le vélo, elle ne serait pas aussi heureuse.
NOUVELLE ANNÉE, NOUVEAUX DÉFIS
En 2015, les défis seront au rendez-vous pour la cycliste. Actuellement à sa dernière année dans la catégorie U23, Andréane ne vise rien de moins que le titre de championne nationale. «Ce qui serait aussi génial? Une sélection pour le Championnat du monde et terminer dans le top 15!» note l’athlète qui s’est récemment installée à Victoria, en Colombie-Britannique. Toutefois, atteindre ces objectifs ne se fait pas simplement en criant ciseau. C’est pourquoi Andréane consacre en moyenne une quinzaine d’heures par semaine à ses entraînements. Travail en endurance, intervalles et musculation sont à son programme. La cycliste fait également du yoga deux fois par semaine, pour son plaisir personnel. «J’aime vraiment ça! En plus, c’est bon puisque ça permet de corriger certaines mauvaises habitudes que mon corps a développées du fait de la pratique du vélo», dit-elle.
Et tant qu’à se fixer de nouveaux objectifs, la jeune femme songe même à changer de programme d’études. «J’ai fait ma demande d’admission en psychologie à l’Université de Victoria. Ça a toujours été mon premier choix d’études, alors je suis certaine que c’est ce que je veux faire», affirme l’étudiante qui souhaite également faire une mineure en sciences de l’environnement. Mais pour l’instant, Andréane est toujours inscrite au programme de kinésiologie de l’Université Laval et continue d’étudier à raison d’un cours à distance par session, en attendant la suite des choses. Pour la cycliste originaire de Québec, démarrer une nouvelle vie loin des siens représente un défi de taille. Mais plus que jamais, elle se sent prête à vivre cette nouvelle aventure.
LE DON DE SOI
Encore une fois cette année, Andréane est ambassadrice pour Fast and Female, un organisme qui promeut les bienfaits du sport auprès des filles de 9 à 19 ans. Nul doute que son parcours empreint de sincérité et de persévérance représentera pour ces jeunes filles une incroyable source de motivation!