De la grande visite
« Quand on est dans la merde jusqu’au cou, il ne reste plus qu’à chanter. » - Samuel Beckett
Il y a aura de la grande visite dans la Vieille Capitale au cours des prochains jours. La comédienne française Catherine Frot s’arrêtera au Théâtre de la Bordée avec la pièce Oh les beaux jours de Samuel Beckett.
Catherine Frot. Celle que le public a vu dans les films Le Dîner de cons, La Tourneuse de pages
et Odette Toutlemonde et qui a remporté, en 1987, le César de meilleure actrice dans un second rôle pour le film Un Air de famille.
C’est toutefois au théâtre, en 1975, que cette Parisienne, qui a joué du Tchekhov et du Ionesco, a commencé sa carrière de comédienne. Elle a reçu, en 1980, le Prix de la critique pour sa performance dans la création C’était comment déjà?
Oh les beaux jours, c’est l’histoire d’une femme, Winnie, jouée par Catherine Frot, qui est enterrée jusqu’à la taille, prisonnière de son immobilité et qui lutte pour sa survie.
Elle s’adresse à son conjoint (Éric Frey), qui est tout près, taciturne, qui lit le journal et qui ne l’écoute pas.
Cette création, qui aborde la lutte éternelle de l’être humain face à sa condition, son histoire et son destin sont, selon le metteur en scène Marc Paquien, un appel persistant à ne pas se laisser anéantir
Dans une entrevue au magazine Première, Catherine Frot a raconté qu’elle rêvait, depuis très longtemps, de jouer ce rôle.
«J’avais 18 ans lorsque j’ai vu Madeleine Renaud dans la version mise en scène par Roger Blin. Un choc intégral. L’envie est venue ce soir-là. À cette époque, je commençais le théâtre et je me suis dit que je le jouerais un jour. Mais j’ai attendu d’être plus vieille, car comme le dit Beckett: il faut être au milieu de la vie pour l’interpréter», a-t-elle indiqué.
UNE FEMME COURAGEUSE
Catherine Frot a habité ce personnage plus de 160 fois depuis juin 2012.
«Winnie est une femme courageuse qui garde sa joie de vivre quoiqu’il arrive. Tout a de l’intérêt jusqu’à la chose la plus insignifiante. C’est comme un rêve ou un cauchemar, c’est une partition, une peinture, un poème métaphysique, un blablabla désopilant et horripilant, qu’elle ne cesse de déployer pour fuir le silence», a-t-elle mentionné, dans une entrevue que l’on retrouve sur le site du Consulat général de France à Québec.