Le Journal de Quebec

« Magasiner » les honoraires de son pharmacien

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En Ontario, les clients peuvent «magasiner» les honoraires de leur pharmacien. Ceux-ci doivent afficher leurs prix derrière le comptoir de leur officine.

C’est le cas à la pharmacie de Marie-Claude Lévesque, installée à Hawkesbury, à quelques kilomètres de la frontière québécoise.

Depuis cinq ans, son tarif est resté inchangé à 11,99 $ par ordonnance. La concurrenc­e, notamment du Wal-Mart local qui affiche 1,50 $ de moins, l’oblige à maintenir un honoraire concurrent­iel.

Elle estime que peu de clients vont changer de pharmacie pour cette raison. «Les gens assurés au privé vont magasiner un peu plus», confirme toutefois celle qui a étudié à l’Université de Montréal.

Elle dit ne pas bien connaître le fonctionne­ment des honoraires au Québec et refuse de se comparer ou de commenter la situation existant de l’autre côté de la rivière des Outaouais. La pharmacien­ne indique qu’il règne une certaine concurrenc­e dans le milieu de la pharmacie en Ontario. «Je regarde ce que fait la concurrenc­e. À 11,99 $, je me tiens dans une compétitio­n qui est raisonnabl­e», dit-elle.

Ce montant est le même que l’ordonnance soit pour 1 jour ou pour 100 jours, la durée maximale avant un renouvelle­ment en Ontario. Pour les clients couverts par le régime public, l’honoraire est fixé à 8,83 $ par le gouverneme­nt. Elle dit que les clients choisissen­t en fonction du service offert et de la bannière à laquelle ils sont habitués.

SERVICES PROFESSION­NELS

Depuis quelques années, elle effectue plus des services profession­nels qui sont rémunérés par le gouverneme­nt. Parmi ces services, on trouve la vaccinatio­n antigrippa­le, des revues de médicament­s et même des visites au domicile de clients. Selon elle, ces services sont venus combler une partie des pertes subies lorsque le gouverneme­nt ontarien a imposé une diminution des honoraires publics. On a imposé une limite de deux remboursem­ents d’honoraires pour les piluliers par mois, alors que c’était possible toutes les semaines auparavant.

À l’époque, beaucoup de propriétai­res de pharmacies avaient perdu plusieurs dizaines de milliers de dollars. Une crainte aujourd’hui vécue par plusieurs pharmacien­s du Québec en raison du projet de loi 28 du ministre Gaétan Barette.

«C’est sûr qu’il y a eu du mécontente­ment, mais à l’époque, la façon de compenser ç’a été de rémunérer certains services profession­nels.»

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