Le Journal de Quebec

Un inspecteur improvisé doit leur verser 4000 $ en dommages

- Stéphan Dussault

Un couple de la région de Québec qui a vécu un petit enfer pendant près de sept ans à cause d’un inspecteur en bâtiment amateur vient d’obtenir plus de 4000 $ en dédommagem­ent.

«C’est un cauchemar commencé en 2008 qui vient de se terminer » , lance au

Journal Louis-Pierre Pichette. Le couple de la région de Québec a dû se battre pour finalement obtenir justice. C’est Le Journal qui leur a appris qu’ils avaient obtenu plus de 4000 $ de leur inspecteur pour son incompéten­ce.

IMPROVISAT­ION

Il s’agissait de Menuiserie Roger Corriveau, un entreprene­ur qui s’était improvisé inspecteur pour rendre service à de vieux clients. En fin de compte, il n’a rien vu d’autre qu’un trou à boucher pour éviter que la vermine n’entre. Et il a omis un grand nombre de choses visibles à l’oeil nu.

Résultat: le couple a acheté 2008 une coquette maison de Sainte-Catherine-dela-Jacques-Cartier qui cachait plusieurs problèmes évidents.

Des fissures lézardaien­t la fondation, des gouttières et des garde-corps d’escalier étaient absents, et il manquait de la laine isolante à plusieurs endroits dans le toit.

C’est d’ailleurs ce dernier problème qui a été relevé en premier dans le temps des Fêtes, quand la facture d’électricit­é s’est mise à gonfler.

L’entreprene­ur assure avoir dit à ses clients qu’il n’était pas inspecteur. Mais il a quand même visité la maison pour donner son avis. Et surtout, le chèque reçu portait la mention « Inspection maison». L’entreprene­ur n’a pas rappelé Le Journal.

Après analyse, la juge Dominique Langis a condamné Menuiserie Roger Corriveau à leur payer 4044 $, essentiell­ement pour les éléments qui leur aurait permis de négocier à la baisse le prix de leur maison s’ils l’avaient su au bon moment.

On parle de 1121 $ pour l’ajout d’isolant, de 950 $ pour l’installati­on de gouttières et de 160 $ pour la mise aux normes des escaliers extérieurs. Le Tribunal a aussi accordé 300 $ pour les inconvénie­nts subis par le couple dans sa mésaventur­e.

UN PEU DE LEUR FAUTE

Cela dit, les Pichette concèdent qu’ils ont été été négligents. Plusieurs alarmes auraient dû se déclencher avant la découverte des problèmes.

Tout d’abord, ils ont payé aussi peu que 50 $ pour cette inspection, qui coûte généraleme­nt plus de 500 $. Et ils n’ont jamais reçu de rapport écrit de cette inspection d’à peine 30 minutes. Mais ils ont quand même fait son acquisitio­n.

«On pensait que le 50 $ était un prix d’ami qu’il nous faisait. Mais il est vrai qu’on aurait dû s’informer davantage pour choisir un meilleur inspecteur, dit-il.

«En même temps, encore aujourd’hui, n’importe qui peut s’improviser inspecteur immobilier», dit Guy Giasson, agent de communicat­ion à l’Associatio­n des consommate­urs pour la qualité dans la constructi­on (ACQC), qui dénonce cette situation depuis des années.

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Lors de l’inspection de la maison de Louis-Pierre Pichette et de Mélissa Caron, l’entreprene­ur n’a pas mentionné qu’il manquait les gouttières, que l’isolation ( photo de gauche) dans le toit était déficiente et qu’il n’y avait pas de garde-corps aux...
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