Les CPE désavantagés par le gouvernement, dit Camil Bouchard
«Les enfants vont en payer le prix. On sait que les enfants qui fréquentent les CPE sont de deux à trois fois moins à risque d’aller à l’école avec un retard dans leur développement. On dit au gouvernement, vous avez un véhicule magnifique, pourquoi l’abandonnez-vous sur le bord du chemin?», s’inquiète Camil Bouchard, qui avait signé le rapport Un Québec fou de ses enfants, au début des années 1990. À son avis, les CPE offrent les meilleurs services de garde à l’enfance au Québec. «La qualité de service est beaucoup plus intéressante dans les CPE», a soutenu M. Bouchard, à l’occasion de son passage devant la commission parlementaire qui étudie le projet de loi 28 sur la mise en place de certaines mesures budgétaires, dont la hausse des tarifs en garderies.
LEITAO PAS D’ACCORD
Les composantes essentielles au développement des enfants: programmes éducatifs, matériel approprié, qualification du personnel, style de langage adressé aux enfants, se retrouvent dans les CPE, écrivait M. Bouchard dans son mémoire remis au gouvernement qu’il a cosigné avec les sociologues Gérard Malcuit et Andrée Pommerleau.
«Je ne partage pas votre opinion», lui a répondu le ministre des Finances Carlos Leitao.
«Le taux de plaintes dans les garderies commerciales est trois fois plus élevé que dans les CPE; le taux de roulement de personnel y est de 50%. Les gens s’en vont dans les CPE quand ils en ont l’opportunité, à cause des conditions de travail», expose le professeur Bouchard, qui fut député péquiste de Vachon de 2003 à 2010.
La décision du gouvernement d’obliger les CPE à financer 50 % de leurs immobilisations, ajoutée à celle de moduler les tarifs de garde en fonction du revenu familial rendront la fréquentation des CPE plus onéreuse et conduiront les parents à envoyer leurs enfants dans les garderies commerciales, s’inquiète M. Bouchard.
«On dit au gouvernement, vous avez tort, vous êtes dans le champ. Ils sont en train de faire ce qu’ils ont fait entre 2003 et 2012, c’est-à-dire favoriser les garderies commerciales».