Le Journal de Quebec

Une simple bactérie peut le tuer

Bébé Étienne souffre du syndrome de l’enfant-bulle

- Jadrino Huot

OTTAWA | Un bébé de 7 mois atteint d’une maladie extrêmemen­t rare est confiné au domicile familial depuis sa naissance, car tout virus ou bactérie peut le tuer. Les parents ont dû quitter leur emploi pour réduire les risques de contaminer leur enfant.

Étienne Blais souffre du syndrome d’immunodéfi­cience combinée aiguë, aussi appelé syndrome de l’enfant-bulle, un trouble du métabolism­e qui fait en sorte que son système immunitair­e combat difficilem­ent tout virus, bactérie ou infection et ne produit aucun anticorps. Seuls 400 enfants à travers le monde seraient affligés par cette maladie.

«En tant que parents, c’est un drame quand tu apprends la nouvelle. Je ne savais même pas qu’une telle maladie existait», relate le père Pierre-Julien Beaulieu-Blais.

DÉSINFECTI­ON TOTALE

Le jeune bambin est donc confiné à la résidence familiale que ses parents doivent désinfecte­r d’un bout à l’autre tous les jours. Même chose pour tout objet qui entre dans la maison. Chaque item d’épicerie doit par exemple être nettoyé avec soin.

Les parents ont d’ailleurs dû abandonner temporaire­ment leurs emplois de travailleu­r social et de comptable pour éviter d’apporter tout virus ou bactérie du boulot.

«Ce n’est pas évident. C’est beaucoup d’ouvrage, mais ça vaut la peine, car Étienne est avec nous à la maison. C’est en quelque sorte devenu notre quotidien», soutient M. Beaulieu-Blais.

Chaque fois qu’ils entrent dans la maison, les parents doivent changer leurs vêtements et prendre une douche.

TRAITEMENT­S

La solution habituelle pour traiter cette maladie est une greffe de moelle osseuse, mais aucun donneur compatible dans le monde n’a été trouvé.

Étienne est enfant unique et la tâche est rendue complexe du fait que le père a du sang métis alors que la mère est d’origine indienne.

Il doit donc entre-temps recevoir deux injections d’enzymes par semaine, question de faire fonctionne­r un tant soit peu son système immunitair­e.

«Les injections perdront toutefois leur efficacité dans quelques années. Pour l’instant, nous achetons du temps», précise M. Beaulieu-Blais.

L’autre option de guérison permanente est de subir un traitement expériment­al qui retirera la moelle osseuse du bambin. Le virus manquant au métabolism­e de l’enfant y sera intégré, puis la moelle sera réinsérée dans le corps du bébé.

 ??  ?? Le petit Étienne Blais est atteint d’une maladie extrêmemen­t rare qui le prive d’un système de défense immunitair­e. Les risques de contracter la maladie sont d’environ un sur 200 000.
Le petit Étienne Blais est atteint d’une maladie extrêmemen­t rare qui le prive d’un système de défense immunitair­e. Les risques de contracter la maladie sont d’environ un sur 200 000.

Newspapers in French

Newspapers from Canada