Le Journal de Quebec

Coup d’éclat en bronze pour Dubreuil

L’athlète de Lévis réalise ses meilleures performanc­es à vie aux mondiaux des Pays-Bas

- Alain Bergeron

HEERENVEEN | Le sens du spectacle mène parfois à la récompense et Laurent Dubreuil en a hérité d’une, hier à Heerenveen, où il s’est adjugé la médaille de bronze du 500 m des championna­ts du monde de patinage de vitesse.

Tout concordait pour que le Québécois nous serve un coup d’éclat. Sixième après la première course du jour malgré un chrono plus que décent de 34,971 s, il lui fallait réussir un deuxième acte teinté de désespoir, moins de deux heures plus tard, pour souhaiter s’approcher du podium. Il l’a fait: 34,723 s.

Avec ses deux meilleures performanc­es coup sur coup sur cette glace du mythique Thialf, Dubreuil a donné une réplique tout aussi authentiqu­e que la victoire sans équivoque du Russe Pavel Kulizhniko­v.

«D’être négligé après la première course faisait que je n’avais plus rien à perdre ensuite. Je n’avais plus de pression. Je suis là pour gagner une médaille, alors finir cinquième, ça ne m’intéressai­t pas. Je me suis dit: je n’ai plus le choix, il faut que j’y aille dans le tapis. Il faut que je fasse la course de ma vie. Et je l’ai faite», a commenté le patineur de Lévis.

«La marque d’un bon patineur, c’est de se présenter quand ça compte. Et aujourd’hui (hier), ça comptait», lui a rendu hommage son entraîneur, Gregor Jelonek.

PLUS GROS QU’AU JUNIOR

À 22 ans seulement, il pourrait avoir fait la démonstrat­ion d’appartenir pour de bon à la cour des grands. Deuxième au classement de la Coupe du monde de cette épreuve de sprint cette saison, il avoue lui-même venir de surpasser son titre mondial junior arraché en 2012.

«À mes yeux, c’est beaucoup plus gros ce que je viens de faire. Chez les juniors, tu te bats seulement contre des patineurs de ton âge. Aux mondiaux séniors, la cohorte réunit les meilleurs patineurs de partout dans le monde et de tous les âges. Ça m’a pris la course et la journée de ma vie aujourd’hui pour avoir une médaille par huit centièmes de seconde», observe-t-il.

AVANT LA DÉMOLITION

Dubreuil devient le premier Canadien à occuper un podium sur cette distance à des mondiaux depuis Jeremy Wotherspoo­n, champion en 2008, et le premier Québécois depuis Sylvain Bouchard, médaillé d’or au 1000 m et d’argent au 500 m en 1998.

Son pas dans l’histoire a été posé sur un ovale qui vivait le dernier jour de son aspect actuel avant des rénovation­s majeures de 18 mois. Plusieurs des 12 000 spectateur­s ont sans doute versé dans la nostalgie pour leur amphithéât­re inauguré en 1987, à en juger par les milliers de clichés saisis par les téléphones et autres caméras durant l’aprèsmidi. «C’était spécial. C’est aussi pour ça que je vais avoir des souvenirs de cette course-là toute ma vie», a avoué le jeune médaillé.

 ??  ?? Sixième après la première course du jour malgré un chrono plus que décent de 34,971 s, Laurent Dubreuil devait réussir un deuxième acte teinté de désespoir, moins de deux heures plus tard, pour souhaiter s’approcher du podium. Pari réussi.
Sixième après la première course du jour malgré un chrono plus que décent de 34,971 s, Laurent Dubreuil devait réussir un deuxième acte teinté de désespoir, moins de deux heures plus tard, pour souhaiter s’approcher du podium. Pari réussi.
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada