Un style étonnamment jeune
Toyota fait beaucoup d’efforts pour donner à ses produits une allure plus jeune, tant ceux de sa marque éponyme que ceux de Lexus. Le nouvel utilitaire compact Lexus NX en témoigne éloquemment.
Depuis quelques années, Toyota tente de donner un caractère plus fort, plus distinct, à ses véhicules. Le Lexus NX 200t illustre bien ce phénomène. Ce cousin du Toyota RAV4 aurait pu n’être qu’une pâle copie de ce dernier à laquelle on aurait bêtement donné un intérieur plus luxueux, question d’être à la hauteur des prétentions de la marque Lexus. Les choses se faisaient ainsi dans les années 1990. Il suffit toutefois d’aligner un NX à côté d’un RAV4 pour se rendre compte que les deux véhicules sont très différents.
Pour obtenir ce résultat, le constructeur a bel et bien repris l’architecture du RAV4, en partie du moins, en retenant le même empattement. La plateforme est donc la même jusqu’au milieu du véhicule, affirme l’ingénieur en chef responsable de son développement. Elle a toutefois été largement renforcée pour accroître sa rigidité. La géométrie de la suspension est semblable aussi, mais elle utilise de nombreux éléments distincts. Quant à la carrosserie, inutile de s’étendre sur le fait qu’elle est unique.
DES CHIFFRES QUI PARLENT
La comparaison des cotes de ces deux utilitaires aide à les distinguer. Le NX est légèrement plus long et moins haut. D’ailleurs, en combinant cette dernière particularité à la forme plus courbée du toit, on obtient naturellement un dégagement vertical inférieur dans le Lexus, et pas seulement aux places arrière. Le nouvel utilitaire compact de Lexus a aussi une garde au sol supérieure à celle du Toyota.
La différence la plus marquante qu’on note en comparant les cotes de ces deux véhicules montre combien le volume utile du coffre du Lexus n’est pas très important comparativement à celui du Toyota, un champion en la matière dans son créneau.
En effet, le volume du coffre du NX peut varier de 500 à 1545 litres selon l’usage que l’on fait de la banquette arrière, qui a naturellement des dossiers divisés (60/40). Dans le cas du Toyota RAV4, cependant, le volume utile dont on dispose varie de 1090 à 2080 litres. De plus, le plancher du coffre du Toyota est plus bas.
En somme, malgré le fait que ces deux véhicules aient à peu près la même empreinte au sol, le coffre du NX se révèle bien petit. Pour deux personnes qui font un voyage d’amoureux, l’espace sera amplement suffisant. Par contre, lors d’une tournée des antiquaires, il faudra se garder d’acheter de trop gros objets! Ce qui ne serait pas une considération aussi importante avec un RAV4.
SILHOUETTE INCISIVE
La comparaison avec le Toyota s’arrête à l’architecture qui se cache sous la tôle, car, pour le reste, le NX n’a rien en commun avec son cousin. Du point de vue esthétique, d’abord, son style incisif (son constructeur le qualifie ainsi) ne laisse personne indifférent: on l’aime ou on le déteste. Et cela constitue, en soi, une qualité pour un produit Toyota! Cette forme originale incorpore évidemment une calandre trapézoïdale, signature esthétique de la marque, qui adopte ici une forme de sablier très accentuée.
Les optiques avant dotées de diodes électroluminescentes (DEL) paraissent minimalistes par rapport à la surface qu’elles occupent. Cependant, elles procurent un éclairage puissant.
Les flancs de ce véhicule ont, par ailleurs, une ceinture de caisse très haute et des arches de roues fortement évasées où logent des roues de 17 ou 18 po, selon la version. À l’arrière, le hayon très incliné a une petite lunette et un aileron intégré, alors que les blocs optiques en «L» s’illuminent avec des DEL.
Les motorisations proposées pour ce petit utilitaire de luxe lui sont spécifiques. Un des deux modèles offerts, le NX 200t, est d’ailleurs le premier véhicule Lexus doté d’un moteur à turbocompresseur. Ce quatre-cylindres de 2 litres utilise même un cycle Atkinson, à l’instar du quatre-cylindres atmosphérique de 2,5 litres servant à l’hybride NX 300h; le même moteur qui sert à la Lexus ES 300h et à la Toyota Camry hybride.
Le moteur du NX 200t est jumelé à une boîte de vitesses automatique à six rapports, alors que celui du NX 300h utilise une boîte automatique à variation continue plus écoénergétique.
Les deux modèles NX ont quatre roues motrices. Le NX 200t utilise une transmission intégrale à contrôle dynamique du couple capable de changer sa répartition entre les roues avant et arrière de 50/50 à 100/0, selon les besoins. Ce système utilise un différentiel avant «préchargé», une première pour la marque qui favorise la stabilité en ligne droite et l’accélération dans certaines conditions. Le NX 300h, par ailleurs, dispose d’un système où les roues avant sont entraînées par le moteur thermique et les roues arrière par un moteur électrique.
VERSIONS SPORTIVES SURPRENANTES
Toyota ne propose qu’une seule version du Lexus NX 300h, qui est d’ailleurs le plus cher de la gamme. En revanche, six versions du NX 200t figu-
rent au catalogue, dont deux qui portent l’écusson F Sport. Leur habitacle a une instrumentation distincte réunissant un volant gainé de cuir F Sport, des sièges moulants à souhait, des pédales en aluminium perforé, un levier de vitesses spécial et une couleur intérieure rose sombre exclusive. L’instrumentation rappelle celle de la supervoiture LFA, affirme le constructeur.
À l’instar des autres modèles de la gamme NX, l’intérieur de ces modèles F Sport bénéficie d’une finition impeccable et d’une insonorisation très efficace. Le style très moderne et l’aménagement du tableau de bord en ravissent plus d’un. Cet utilitaire de luxe est d’ailleurs le premier produit Lexus doté d’un pavé tactile servant d’interface pour utiliser l’écran multimédia logé au centre du tableau de bord. Ça fait très techno, mais ce gadget n’est vraiment pas désirable. Situé à gauche du levier de vitesses, son utilisation nécessite beaucoup trop d’attention et, lorsque le véhicule se déplace, la main du conducteur n’est jamais assez stable compte tenu de la trop grande sensibilité de ce pavé tactile. C’est un dispositif à proscrire!
On reconnaît les modèles F Sport à leurs roues à 10 rayons au fini poli. Ils disposent aussi d’une suspension variable adaptative et d’une servodirection d’une précision redoutable.
Malgré la garde au sol importante de ce véhicule, on se croirait au volant d’une voiture sport, ce qui nous transporte à des années-lumière du Lexus RX et du Toyota RAV4. En fait, avec le NX, en version F Sport ou pas, Lexus dispose d’un précieux atout pour intéresser les acheteurs d’Audi Q3/Q5, de Mercedes GLA et GLK, et de BMW X1 et X3. Des rivaux face auxquels ce nouvel utilitaire fait indéniablement bonne figure.