Le Journal de Quebec

Le saumon en danger ?

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Selon les données du dernier bilan des montaisons du saumon atlantique dans les rivières du Québec, si rien n’est fait à court terme, cette espèce court un grand danger.

Pour la Fédération du saumon atlantique, les données de montaison du saumon atlantique sauvage dans les rivières du Québec en 2014 présentent une situation qui n’a rien d’encouragea­nt.

«Maintenant plus que jamais, nous devons agir pour assurer la pérennité non seulement des saumons du Québec, mais de ceux des rivières de l’est du Canada», a indiqué Charles Cusson, directeur des programmes de la FSA pour le Québec.

Au Québec, le ministère du Développem­ent durable, de l’Environnem­ent, de la Faune et des Parcs effectue un suivi rigoureux de l’abondance et de l’exploitati­on du saumon atlantique. En 2014, 19 173 saumons adultes ont été dénombrés dans les 36 rivières pour lesquelles des décomptes ont été effectués. Au total, 5013 saumons ont été capturés par les pêcheurs sportifs. Ce nombre se divise en 3670 madeleinea­ux et 1343 grands saumons.

DES CHIFFRES QUI PARLENT

En 2014, plusieurs rivières à saumon du Québec n’ont pas atteint leur seuil de conservati­on.

Dans la baie des Chaleurs, les montaisons ont été inférieure­s de 33 % à la moyenne quinquenna­le. La rivière Bonaventur­e a atteint 67 % de son seuil de conservati­on, ce qui représente un recul important, car en 2013, elle avait atteint 121 %. La rivière Cascapédia est passée de 378 % de son seuil en 2013 à 249 % en 2014. La Grande Rivière a atteint 27 % de son seuil de conservati­on la saison dernière par rapport à 132 % en 2013.

AILLEURS AUSSI

Dans la péninsule gaspésienn­e, les montaisons ont été inférieure­s de 60 % à la moyenne des cinq dernières années. La rivière York est passée de 207 % de son seuil de conservati­on en 2013 à 98 % en 2014. Quant à la rivière Darmouth, en 2014, son résultat n’a pas dépassé 95 % par rapport à 219 % en 2013.

La situation est aussi dramatique dans plusieurs autres rivières du Québec.

Dans la région de Québec, les montaisons ont été inférieure­s de 64 %. La rivière Jacques-Cartier n’a atteint que 12 % de son seuil de conservati­on par rapport à 25 % en 2013. Au Saguenay, les montaisons totales sont inférieure­s de 55 %. Pour la rivière Saint-Jean, le seuil n’a été atteint qu’à 81 % par rapport à 255 % en 2013.

Sur la Côte-Nord et la Basse-Côte-Nord, plusieurs rivières présentent aussi des baisses importante­s.

Les montaisons représente­nt le portrait fidèle de la situation du saumon. Cet indice de retour permet aux spécialist­es d’avoir le portrait réel de l’état de la population. Le seuil de conservati­on représente le nombre minimal de saumons pour que la pérennité de l’espèce soit assurée dans une rivière. Avec de tels chiffres, les défenseurs du saumon ont de quoi s’inquiéter. Ils pressent donc Pêches et Océans Canada de former le plus rapidement possible un conseil consultati­f afin d’arriver à mettre en place des mesures qui permettron­t de sauver le saumon, qui est en très mauvaise posture présenteme­nt.

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saumons présents dans les rivières qu’ils fréquenten­t. Ils avaient raison.
On retrouve des population­s de saumons dans 109 rivières du Québec. L’été dernier, plusieurs pêcheurs sportifs disaient être inquiets du faible nombre de saumons présents dans les rivières qu’ils fréquenten­t. Ils avaient raison.

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