RECORDDE CANCRES AUCÉGEP
Les inscriptions dans les cours de mise à niveau ont doublé depuis 10 ans
Du jamais-vu dans les cours de mise à niveau en français
Les cégeps accueillent de plus en plus d’étudiants faibles en français. Depuis dix ans, le nombre de jeunes qui ont dû s’inscrire à un cours de mise à niveau a grimpé de 50 %, ce qui constitue un record, a appris Le Journal.
Selon les chiffres provenant du ministère de l’Enseignement supérieur, 9962 étudiants avaient suivi un cours de rattrapage en français à leur arrivée au cégep en 2005. Près de dix ans plus tard, ils étaient 14 851. De ce nombre, 54 % étaient des garçons.
Les cours de « renforcement» sont imposés aux étudiants dont la moyenne générale en français au secondaire est faible, souvent sous la barre des 65 %. Les règles varient d’un cégep à l’autre.
DIFFICILE À EXPLIQUER
À la Fédération des cégeps, on indique que cette hausse est «difficile à expliquer». À partir de 2008-2009, les collèges ont commencé à accepter sous condition des élèves qui n’avaient pas tout à fait complété leur diplôme d’études secondaires, si bien que davantage d’élèves faibles ont pu avoir été admis au cours des dernières années.
«On leur donne une chance de plus, mais est-ce suffisant pour expliquer la hausse?», lance la directrice des communications, Judith Laurier.
De son côté, Daniel Loiselle, président de l’Association des professionnels de l’enseignement du français au collégial, n’est pas étonné par ces chiffres.
«La qualité du français s’est considérablement détériorée», affirme-t-il, si bien que certains cégeps qui n’offraient pas de cours de mise à niveau en ont créé au cours des dernières années.
ÉLÈVES DE LA RÉFORME
Par ailleurs, l’arrivée de la réforme au secondaire «a eu un impact assez évident», ajoute cet enseignant du cégep de Sherbrooke.
Les chiffres fournis laissent plutôt entrevoir une baisse des inscriptions entre 2009 et 2010, année où les premiers élèves de la réforme ont fait leur entrée au cégep. Leur nombre a toutefois recommencé à grimper par la suite.
Daniel Loiselle est pourtant catégorique: les élèves avec de sérieux handicaps en français sont plus nombreux qu’avant au collégial.
«Pour certains d’entre eux, on parle d’analphabétisme fonctionnel » , affirme-t-il.