Le Journal de Quebec

Le Phare : Dubaï à Québec

- GAGNON

En jetant un premier coup d’oeil sur le Phare, tour de 65 étages qu’on souhaite voir devenir le symbole de la ville, le spécialist­e en gratte-ciel Daniel Safarik a cru voir une «tour conçue à Dubaï qui aurait atterri à Québec».

Brillance, absence de contact avec les autres bâtiments autour: c’est ce qui a d’abord frappé M. Safarik, éditeur du Council on Tall Buildings and Urban Habitat (CTBUH), organisme de Chicago qui se spécialise dans l’étude internatio­nale des gratte-ciel et de l’habitat urbain.

«Quand je pense à Québec, je vois le Château Frontenac», dit-il. Le spécialist­e et auteur ajoute qu’il peut comprendre que Québec cherche à se démarquer autrement, même si une tour n’est pas une obligation pour être une grande ville.

Québec est d’ailleurs loin d’être la seule ville historique et patrimonia­le qui tente ainsi de projeter sa modernité à la face du monde.

Londres a eu le même réflexe, dans une plus large mesure évidemment. Ses plus récents gratte-ciel, dans le quartier des finances, valent le coup d’oeil grâce à leurs formes audacieuse­s. On les décrie aussi pour leurs amplitudes et formes.

DANGERS

C’est le danger qui guette aussi Québec, observe M. Safarik, qui approuve le choix d’emplacemen­t à l’entrée de la ville. Mais comme les gratte-ciel sont très visibles, ils sont aussi souvent la cible de critiques. Le projet doit donc être très bien pensé et pas seulement au niveau du bâtiment et en terme de hauteur. On doit se pencher sur l’aménagemen­t des rues environnan­tes pour qu’elles soient intéressan­tes, et consulter la communauté pour qu’elle s’approprie le projet.

Le Phare correspond en tous points aux édifices en hauteur modernes, avec sa combinaiso­n de logements, espaces commerciau­x et hôtel. L’accès devra toutefois être pratique et fonctionne­l, et prévoir des angles qui briseront les couloirs de vent. La Ville doit prévoir des structures de transport qui facilitero­nt les déplacemen­ts. On ne peut penser que la majorité des gens qui travailler­ont dans l’édifice y logeront aussi et il faut pouvoir s’y rendre autrement qu’en voiture.

TENDANCE

Fait intéressan­t, alors qu’on ne comptait que 26 gratte-ciel de plus de 150 mètres au Canada, en 2012, on en dénombre aujourd’hui une cinquantai­ne. On parle d’une tendance.

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