Le gouvernement défend son projet de loi
Quatre anciens premiers ministres ont émis des doutes quant aux activités du SCRS
Le gouvernement Harper défend son projet de loi C-51 visant à combattre le terrorisme, alors que des voix s’élèvent, dont celles de quatre anciens premiers ministres canadiens, en faveur d’une plus grande surveillance des activités secrètes du SCRS.
Dans une lettre publiée dans les quotidiens, hier, les anciens premiers ministres Jean Chrétien, Joe Clark, Paul Martin et John Turner font part de leurs inquiétudes.
Les signataires déplorent «l’absence d’un mécanisme efficace et complet d’examen des agences de sécurité nationale du Canada» qui, selon eux, «fait en sorte qu’il est difficile d’évaluer de manière significative l’efficacité et la légalité des activités de ces agences».
Leurs propos font écho aux critiques de l’opposition qui exige de meilleurs mécanismes de surveillance du SCRS pour accompagner les nouveaux pouvoirs que pourront exercer leurs agents.
KENNEY RÉAGIT
Le ministre de la Défense nationale, Jason Kenney, a réagi à cette lettre, en soutenant que les nouveaux pouvoirs seront accordés aux juges et non aux agents du SCRS.
«Tous les nouveaux pouvoirs dans le projet de loi antiterroriste sont donnés aux juges. C’est le système judiciaire qui décidera si nous allons détenir, par exemple, pendant sept jours un terroriste soupçonné», a-t-il dit.
«S’il faut de la surveillance pour les nouveaux pouvoirs, il faut mettre la surveillance sur les cours et les juges, parce que c’est eux qui ont les nouveaux pouvoirs dans le projet de loi», a-t-il ironisé.
LE NPD APPROUVE LA LETTRE
La lettre des premiers ministres canadiens a été accueillie favorablement par le NPD, qui compte fermement s’opposer au projet de loi.
Les libéraux entendent pour leur part voter en faveur de C-51, même s’ils souhaitent aussi plus de surveillance des activités du SCRS. Le Bloc québécois dit aussi appuyer le projet de loi dans son ensemble pour le moment.
«C-51 donne beaucoup de pouvoirs au SCRS et, en contrepartie, on ne balance pas du tout la surveillance civile dans ce côtélà. Donc, ce sont de grosses inquiétudes qu’on a. Je suis contente de voir que ces inquiétudes-là sont partagées par d’autres éminents Canadiens», a affirmé la députée néo- démocrate Rosane Doré- Lefebvre, porte-parole en matière de sécurité publique.