Le Journal de Quebec

Les fouilles remplacées par quoi ?

Une solution de rechange demandée pour assurer la sécurité dans les écoles

- Daphnée Dion-Viens l daphneeDV daphnee.dion-viens@quebecorme­dia.com 418.683.1573 2232

Si les directeurs ne peuvent plus faire de fouilles à nu, devra-t-on aller jusqu’à doter les écoles de détecteurs de métal ou de chiens renifleurs pour être capable d’assurer la sécurité des élèves? C’est la question posée par des directeurs, qui réclament de nouvelles mesures si les fouilles sont désormais interdites.

Le premier ministre Philippe Couillard a déjà annoncé ses couleurs en février: il ne sera plus question de permettre aux directeurs d’école de forcer des élèves à se dévêtir pour fouiller leurs vêtements, comme ce qui est arrivé à une élève de l’école secondaire Neuchâtel de Québec. Un rapport sur le sujet est attendu sous peu.

Danielle Boucher, présidente de l’Associatio­n québécoise du personnel de direc- tion des écoles (AQPDE), réclame de nouvelles mesures pour lutter contre le trafic de drogues ou la présence d’armes dans les écoles si les directeurs n’ont plus cette marge de manoeuvre.

«Si on ne veut plus de fouilles, on va remplacer ça par quoi? Par rien? Si c’est le cas, il y a des parents qui devraient être inquiets parce que les fouilles ont un effet dissuasif. Il faut que le ministre nous dise ce qu’il va nous donner en échange», a affirmé Mme Boucher lors d’un entretien avec Le Journal.

LA DROGUE, UN RÉEL PROBLÈME

Les drogues de synthèse sont faciles à dissimuler et posent un réel problème pour les directeurs d’école, rappelle-t-elle. «Des collègues m’ont dit que des élèves se sont déjà fait mettre ça dans des verres à la cafétéria… Quand on dit qu’on veut assurer la sécurité de l’ensemble des élèves, on ne dit pas ça dans les nuages. C’est vraiment une préoccupat­ion», ajoute Mme Boucher. Cette dernière ne veut pas revenir en arrière, avant que les fouilles d’élèves ne soient permises.

«Ça ne fonctionna­it pas. On devait appe- ler les policiers, mais ils ne venaient pas», lance la présidente de l’AQPDE qui doute que le gouverneme­nt soit prêt à mettre davantage de ressources pour que les policiers intervienn­ent plus efficaceme­nt dans les écoles.

JUDICIARIS­ATION

Mais le recours aux policiers ne reste pas non plus la solution idéale, ajoute Mme Boucher. L’élève met alors le pied dans un processus de judiciaris­ation, ce qui n’est pas le cas si c’est la direction d’école qui intervient.

«On peut encore faire quelque chose pour ceux qui font des erreurs de parcours. On reste un lieu d’enseigneme­nt», rappelle-t-elle.

Que reste-t-il alors comme moyen efficace de dissuasion, qui est nécessaire selon l’AQPDE? Le recours aux détecteurs d e métal ou aux chiens renifleurs? Mme Boucher pose la question. «Est-ce que c’est vraiment ça qu’on veut? Une école, ce n’est pas une prison.»

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