Le Journal de Quebec

Le Leader incontesté

- marc de foy marc.defoy@quebecorme­dia.com

Carey Price a reçu le genre d’ovation accordé aux plus grands après avoir élevé la barre pour le plus grand nombre de victoires en une saison par un gardien du Canadien, jeudi soir. Le Centre Bell vibrait de partout.

Marc Denis a dû attendre pour commencer l’entrevue avec la première étoile, qui suit les matchs à domicile du Tricolore cette saison. Les spectateur­s scandaient MVP! aux quatre coins de l’amphithéât­re.

À la fin de l’entretien, Price a été entarté par Alexeï Emelin. Type effacé, le défenseur était le joueur parfait pour surprendre son coéquipier.

Tous les joueurs de l’équipe ont entouré Price pour le taquiner et le féliciter. Ils étaient heureux pour lui. Ça se sentait aussi dans le vestiaire.

PAS BESOIN DE « C »

Price est non seulement le joueur numéro un du Canadien, mais il en est incontesta­blement le leader.

C’est vers lui que ses coéquipier­s posent leur regard. Il est aimé et respecté en raison de sa simplicité et de son style cool.

Comme quoi un joueur n’a pas besoin du « C » sur son chandail pour être reconnucom­me lechef defile de son équipe.

Gordie Howe n’a été capitaine que quatre ans durant ses 25 saisons dans l’uniforme des Red Wings de Detroit. Mais tout l e monde s avait qu’ il étaitle véritable meneur des siens.

BRODEUR EST PASSÉ PAR LÀ

Price s’est hissé parmi les joueurs dominants de la Ligue nationale à la suite de ses succès aux Jeux de Sotchi. Il a at- teint les plus hauts échelons depuis qu’il a ajouté une médaille d’or olympique à sa collection d’honneurs.

Ce chapitre de sa carrière en a fait un joueur d’exception. Il est difficile à battre, il est dans une zone que peu de joueurs réussissen­t à atteindre pendant une carrière.

Martin Brodeur sait comment il se sent.

Le gardien à la retraite a confié à Michel Therrien dans quel état d’esprit il était revenu des Jeux olympiques de Salt Lake City, en 2002, lors de la soirée d’intronisat­ion des nouveaux membres du panthéon de la Ligue de hockey junior majeur du Québec, mercredi dernier.

Cette année-là, l’équipe canadienne avait remporté une première médaille d’or en 50 ans.

«Martin m’a dit qu’il se sentait invincible», m’a raconté Therrien après la victoire de sa troupe aux dépens des Red Wings.

PREMIERS HONNEURS À L’HORIZON

Patrick Roy était animé du même sentiment quand il a mené le Canadien à sa dernière Coupe Stanley, en 1993.

Il s’en trouve pour dire que Price n’a encore rien gagné dans la Ligue nationale.

Pas de trophée Vézina, pas de trophée Hart, pas de trophée Conn-smythe ni de coupe Stanley, insistent certains dans les réseaux sociaux et tribunes téléphoniq­ues.

Mais ça ne tardera plus pour le titre de gardien par excellence et peut-être aussi pour le titre de joueur le plus utile à son équipe.

On verra bien pour le reste.

MONTRÉAL À SES PIEDS

Reste que la tendance est renversée. Price est passé de paria à héros. Il a Montréal à ses pieds.

Hier, au Square Victoria, un chandail du Canadien identifié à Price habillait la sculpture appe lée Simple fouet en Taichi qui trône près de la bouche de métro.

À l’occasion de Pâques, une photo sainte montrant Price dans la peau de Jésus Christ, entouré de ses disciples Michel Therrien, Marc Bergevin, Tomas Plekanec, Andreï Markov, P.K. Subban, Max Pacioretty et Alex Galchenyuk, circulait un peu partout sur les réseaux sociaux. Carey Price comparé à Jésus Christ? L’affaire aurait fait scandale lorsque la religion avait encore la main haute sur une partie du monde occidental.

En 1966, John Lennon s’était attiré les critiques en déclarant que les Beatles étaient devenus plus populaires que Jésus Christ. Il avait eu beau tenter de s’expliquer et d’atténuer ses propos, rien n’y fit.

Des spectacles d’une tournée du «Fab Four» aux États-unis furent perturbés par la présence du Klu Klux Klan. Les Beatles abandonnèr­ent les spectacles sur scène cette même année-là.

Quatre ans plus tard, ils disparuren­t sans jamais ressuscite­r

Te l qu e je connais Carey Price, j’ai la conviction qu’il ne se compare à personne, surtout pas à Jésus Christ.

Se croit-il invincible?

Il l’écrira peut-être dans ses mémoires.

« Un joueur n’a pas besoin du « C » sur son Chandail pour être reconnu Comme le Chef de file de son équipe »

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Carey Price est sans l’ombre d’un doute LE leader du Canadien.
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La statue du Square Victoria arborait un Canadien identifié chandail du àcarey Price, hier.
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