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Les étudiants du Cégep du Vieux Montréal sont sortis de leur assemblée spéciale longue de cinq heures hier sans qu’aucune décision ne soit prise quant à la grève. Certains auraient usé de manoeuvres pour s’en assurer, ont dénoncé plusieurs.
«C’est encore une journée de perdue. Ils le font exprès. On s’obstine sur le premier point pendant des heures pour finalement nous dire qu’il n’est même pas légitime», dénonce Lara Salesas, 19 ans.
La jeune femme ne cachait pas sa colère à la sortie de l’assemblée.
«On se sent manipulés et rire au nez», déplore, elle aussi, Pascale Gervais.
L’assemblée a été levée après plus de cinq heures de discussion sans qu’il n’y ait eu de vote sur l’avenir de la grève. Celle-ci est donc toujours en vigueur.
À la fin de l’assemblée, la présidente a indiqué que le nombre d’étudiants pré-sents n ’ était plus suffisant. Denom-breuses personnes, frustrées par la tournure de l’évènement, avaient en effet quitté les lieux.
Beaucoup ont dénoncé hier les tentatives d’intimidation d’un noyau dure qui souhaitait assurer le maintien de la grève. «Ils sont hyper-organisés et à chaque fois qu’il y a une issue, ils nous ferment la porte», décrie Marie-josée Départie, 31 ans.
La réunion s’est tenue à la suite d’une pétition de plus de 300 étudiants qui réclamaient le réexamen du mandat de grève et le changement du mode de scrutin. Ils remettent surtout en question le vote qui s’est tenu dans la confusion mardi dernier. Les étudiants ont d’abord voté deux fois contre la prolongation de la grève, puis une troisième fois pour, à l’issue de nombreuses heures de débat.
LES MÉDIAS CHASSÉS
Au début de l’assemblée, les étudiants ont voté en faveur d’un huis clos pour exclure les journalistes. Les plus radicaux ont même demandé à ce qu’ils sortent dehors, ce que la direction a accepté.
De nombreux journalistes ont été victimes d’intimidation, dont la représentante du Journal. Plusieurs individus se sont mis à l’encercler alors qu’elle interrogeait des étudiants à l’extérieur de la salle. Ils l’ont intimidé et lui ont ordonné de quitter les lieux.
Comme ils lui reprochaient de ne rapporter qu’un seul côté de la médaille, Le
Journal a proposé à quelques-uns d’entre eux de partager leurs positions, mais ils ont agressivement refusé. Des étudiants ont protégé la journaliste du Journal en formant une chaîne humaine.