Le Journal de Quebec

« On doit s’approprier à nouveau le pouvoir à Ottawa »

- Marc-andré Gagnon l MAGAGNONJD­Q

Après avoir annoncé officielle­ment qu’il faisait le saut en politique fédérale, Gérard Deltell a accepté de nous recevoir chez lui, dans son modeste appartemen­t de Lorettevil­le. Retour sur ses origines, celles de sa famille, sa carrière à TQS, jusqu’à son arrivée en politique, aujourd'hui avec les conservate­urs de Stephen Harper. Gérard Deltell, vous êtes né de parents immigrants?

Oui, mes parents sont des Français d’algérie. Ils sont nés en 1923-1924, à Alger, qui était une colonie française. Mon père a fait la Deuxième Guerre mondiale, la campagne d’italie. Il a été blessé à deux reprises. Ils se sont établis à Lorettevil­le, dans le quartier Château-d’eau à l’époque, en 1962. Je suis né ici, en 1964. Ils nous ont élevés comme des Québécois et comme des Canadiens. C’est ça aussi le Canada, c’est fondamenta­lement un pays d’immigrants.

On sent une grande fierté quand vous parlez de votre père, militaire. Pour vous c’est un héros?

Pour moi, c’est un héros, absolument. Enfant, j’étais déjà sensibilis­é à ça. Ma mère nous disait tout le temps: «Ton père a fait la guerre pour que tous les enfants puissent manger à leur faim.» Aujourd’hui, je comprends que si lui et ces millions d’autres hommes de sa génération n’avaient pas fait le sacrifice ultime, bien aujourd’hui, on ne serait pas en liberté.

Donc vous avez toujours vécu ici, à Lorettevil­le?

Oui, à côté du village Huron, à côté de Wendake. J’ai des amis d’enfance avec qui je suis toujours en contact et en relation, parmi les Premières Nations. Je les ai représenté­s à l’assemblée nationale et je veux les représente­r à la chambre des Communes. C’est une fierté pour moi.

Revenons sur la fin de TQS. Pourquoi ne pas avoir continué votre carrière de journalist­e?

En 2008, quand TQS a fermé j’étais présent et ç’a été une grande douleur. Parce que je savais que c’était fini et que je n’allais plus faire de télé comme journalist­e. Je l’ai comme ressenti à ce moment-là. Je m’étais dit que c’était fini. Et c’est tout.

Jusqu’à maintenant, qu’est-ce qui vous a le plus déçu de la vie politique?

Tu veux changer le cours des événements, t’es capable de le faire, mais c’est sûr que ce n’est pas aussi rapide, instantané et prompt que tu pourrais le souhaiter.

Que pensez-vous du travail effectué par les députés du NPD ces dernières années?

Malheureus­ement, ils ont été pour le moins discrets et peu efficaces dans la région de Québec. On doit vraiment s’approprier à nouveau le pouvoir à Ottawa. Et il faut que les gens de Qué- bec comprennen­t que ce qu’on a eu pendant quatre ans avec le NPD, ça n’a pas été rentable.

Que pensez-vous des libéraux de Justin Trudeau?

On ne sait pas du tout où ils s’en vont. Je ne pense pas que M. Trudeau ferait un bon premier ministre. Même les gens qui n’aiment pas les positions défendues par Stephen Harper reconnaiss­ent que c’est un chef d’état, fidèle à ses principes. C’est clair que M. Trudeau, d’aucune façon, n’est prêt à être premier ministre du Canada.

Votre arrivée en politique fédérale est-elle une occasion de repartir sur une nouvelle base avec le maire de Québec, Régis Labeaume?

Nous avons été opposés sur certains dossiers. C’est le propre de la politique. Qu’il y ait des étincelles parfois, c’est normal. Je pense qu’il y a une bonne discussion qu’on va avoir ensemble. On va se dire ce qu’on a à se dire et on va regarder en avant. Moi, je suis un gars qui regarde en avant.

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