Le Journal de Quebec

Les hooligans

- DOMINIC MAURAIS cdominic.maurais@quebecorme­dia.com L@mauraisliv­e

Les victimes collatéral­es sont les contribuab­les qui paient pour ce système universita­ire bon marché et un généreux régime de prêts et bourses.

Un hooligan est un «adepte d’un sport utilisant la violence pour peser sur le sort d’une rencontre».

On ne parle plus de droit de grève ni de vote électroniq­ue.

On est dans un autre univers, celui de la violence gratuite, du défoulemen­t pathologiq­ue, comme les punks à Londres dans les années 70 ou comme les hooligans dans ces matchs de foot à haute tension en Angleterre.

Comme – cessons d’avoir peur des mots – des terroriste­s.

Car oui, ils emploient la terreur à des fins idéologiqu­es.

LES CAGOULES

Déjà la semaine dernière, on pouvait voir venir ce dérapage appréhendé avec l’occupation du parvis de l’école des sciences de la gestion (ESG) par des quidams cagoulés.

Les pommes pourries ont contaminé le panier.

Les étudiants de cette faculté n’avaient jamais voté pour la grève. Pourtant, les vauriens masqués, tels les strickers des Hells dans les années 90, intimidaie­nt Pierre-jean-jacques sans vergogne, en pleine caméra.

J’ai été lâchement critiqué par un semainier paroissial d’extrême gauche pour avoir qualifié ces bâtards de «crottés» en ondes.

Denise Bombardier m’a dit préférer le terme «voyous». Jean Lapierre a, quant à lui, choisi «trous de cul» à LCN jeudi.

Mais trêve de débat lexical, nous avons affaire à des criminels. La droite et la gauche s’entendent ici. Point final.

La violence pour la violence. Sans agenda. Vide de sens. Avec des profs pleutres, qui prennent honteuseme­nt le parti des casseurs. Des profs qui, dans un régime de droit en santé, devraient être virés!

LES VRAIES VICTIMES

Les premières victimes sont les étudiants sérieux. Dans la vraie vie, ils veulent finir leurs cours et obtenir leur emploi d’été.

Les victimes collatéral­es, elles, sont les contribuab­les qui paient pour la police, pour ce système universita­ire bon marché et un généreux régime de prêts et bourses.

Les forces de l’ordre doivent rétablir la paix, pour l’ensemble de tous.

La rue est traîtreuse­ment enjolivée à grands coups de collants de «La Beauté est dans la rue».

Hyènes gorgées de haine et profs nostalgiqu­es veulent apparaître dans un «Mai 68» préfabriqu­é, version rue SteCatheri­ne. Et le delirium dégénère, au parfum d’ignorance crasse brillammen­t démontrée par Guy Nantel.

Le ministre Blais a raison de s’en remettre aux recteurs, mais il doit serrer la vis aux professeur­s délinquant­s et déviants.

Cette mouvance, qui fut Charlie l’instant d’un espresso, hallucine dans sa négation de la société de droit. Le gouverneme­nt actuel est élu, le peuple a parlé. Les tribunaux sont légitimes.

Sur des effluves d’inculture et de bêtise, on joue du slogan soviétique, du visage de Lénine sur Facebook, des portes d’auschwitz et même de manifestat­ions antihommes.

Au royaume de cette risée nationale, les recteurs intimidés et les politicien­s mous sont tristement rois.

Cela illustre une faillite intégrale. Celle d’un système de valeurs, de haut en bas. La nature a horreur du vide. Cette débandade antisocial­e, héritée d’une décadence post-révolution tranquille, est diffusée dorénavant en direct, comme une téléréalit­é de mauvais goût.

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