Le Journal de Quebec

Prêt à se battre pour son traitement

- MÉLANIE COLLEU Le Journal de Montréal

Jean-pierre Garneau est prêt à se battre pour que Québec lui rembourse le traitement anticancer qui pourrait lui permettre de vivre cinq ou six ans de plus.

Atteint d’un lymphome du manteau, cet homme robuste et souriant de 71 ans sait que le sursis que lui a donné son dernier traitement touche à sa fin. Il a désormais besoin du bendamusti­ne-rituximab (BR), une combinaiso­n de chimiothér­apies remboursée ailleurs au Canada mais pas au Québec, qui ne prend en charge que le rituximab. Il estime le coût du traitement à environ 20 000 $.

«On fait des recherches, on trouve des médicament­s extraordin­aires, et le Québec dit non. C’est lamentable de devoir se battre pour pouvoir bénéficier d’une médication efficace», déplore-t-il.

INJUSTICE

Une injustice qui exaspère M. Garneau. «Pendant ce temps, des gens meurent. On parle de ma vie», ajoute ce père de famille et grand-père de deux petits garçons.

Alors qu’il était en retraite depuis trois ans, cet ancien représenta­nt technique en acier s’est réveillé un matin avec une bosse au niveau du cou. Après deux protocoles de chimiothér­apie, son état s’est relativeme­nt stabilisé.

Mais, épaulé dans son combat par son épouse Lise, il sait que la rechute le guette. «Mon hématologu­e m’a dit que ça allait revenir, et à ma prochaine récidive, je vais être face à rien. Ça me prend le BR», explique-t-il.

« LE TRAITEMENT L’A SAUVÉ »

«Une personne l’a reçu en traitement expériment­al à Shawinigan, il était en soins palliatifs et, aujourd’hui, il coupe son bois. Le BR l’a sauvé», relate-t-il.

Jean-pierre Garneau sait qu’il n’y a pas de remède miracle pour guérir totalement sa maladie. Il souhaite simplement pouvoir passer encore plusieurs années en forme, auprès de sa famille, et profiter de sa retraite. «Je vais me battre jusqu’à 80 ans. Rendu là, j’aurai fait mon bout», sourit-il.

«Mais ce qui me révolte, c’est de voir des jeunes pris comme je suis pris. Le BR, c’est connu depuis la Deuxième Guerre, c’est pas une molécule qui existe depuis hier matin!» se désole-t-il.

S’il ne perd pas espoir, M. Garneau doute cependant très fortement que la situation s’améliore rapidement.

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