Le Journal de Quebec

Étudier à L’UQAM :

choisir d’être des juristes engagé(e)s

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Nous souhaitons revenir sur les affirmatio­ns d’une collègue étudiante en sciences juridiques et de deux chargé(e)s de cours qui tentent de dissuader ceux et celles qui aspirent à une carrière juridique de s’inscrire à L’UQAM. Nous, étudiants et étudiantes au départemen­t des sciences juridiques, voulons exposer les raisons qui, à l’inverse, ont orienté notre choix en faveur de cette université.

De prime abord, l’université n’étant pas une simple marque de commerce, le choix d’une institutio­n universita­ire doit se faire en fonction d’objectifs pédagogiqu­es et de valeurs politiques. Au-delà d’un milieu académique, l’université constitue un espace éminemment politique d’où jaillissen­t des idées, des revendicat­ions, des contestati­ons et des luttes. Des institutio­ns aussi réputées que la Sorbonne ou Mcgill furent ainsi le théâtre de grèves majeures qui s’inscrivent pour toujours dans l’histoire et l’héritage de ces institutio­ns. Cantonner la colère étudiante à L’UQAM est une erreur dont il ne faut pas être dupe.

Nous avons fait le choix du baccalauré­at en droit de L’UQAM en raison de ses orientatio­ns académique­s, politiques et sociales qui le distinguen­t des autres programmes. Il ne fait aucun doute qu’une posture critique vis-à-vis le droit et sa pratique y est valorisée. Nous apprenons davantage que les règles juridiques; nous apprenons à la fois à en saisir les répercussi­ons par une analyse interdisci­plinaire et à imaginer ce qu’elles pourraient être.

Notre institutio­n joue un rôle vital dans la formation de juristes engagé(e)s dans la promotion de la justice sociale. Pour nous, étudier le droit à L’UQAM, ce n’est pas seulement bénéficier d’un «environnem­ent convivial», c’est surtout avoir le privilège d’être formé(e)s au sein d’une des rares institutio­ns d’enseigneme­nt juridique où une vision progressis­te du droit est mise de l’avant.

Ensuite, le départemen­t des sciences juridiques, en raison d’un corps professora­l engagé, réussit à générer un climat d’enseigneme­nt et d’apprentiss­age chaleureux et propice à l’émulation intellectu­elle, et ce, peu importe le champ d’intérêt. Ce climat permet un contact privilégié avec le corps professora­l, avec qui il est possible de construire des projets politiques, scientifiq­ues et académique­s. Une courte lettre ouverte est insuffisan­te pour exprimer l’ampleur du soutien académique, profession­nel et moral dont les étudiants et étudiantes bénéficien­t.

Enfin, la fierté qui peut découler de son choix d’institutio­n universita­ire ne doit pas être jugulée par un regard externe, et surtout pas celui des cabinets corporatif­s. Une telle conception de l’enseigneme­nt le dénature, le réduisant à une simple prestation qui permet d’obtenir, dans un avenir rapproché, un titre profession­nel. La valeur de l’éducation ne saurait être réduite à ce que de grands cabinets en pensent, surtout pas dans un départemen­t fondé avec l’objectif avoué de former des juristes progressis­tes pour qui le droit est un outil de promotion de la justice sociale.

Marilyn Ménard, Jessica Leblanc, Maxine Visotzky-charlebois, Richard-Alexandre Laniel, Stéphanie JobinMarti­n et 47 autres cosignatai­res, toutes et tous étudiantes et étudiants au départemen­t de sciences juridiques de L’UQAM.

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