Le Journal de Quebec

Faut-il éviter de parler de nos problèmes financiers ?

- Lise Millette

Malgré l’étendue de leurs soucis, 50 % des Québécois s’avouent mal à l’aise de parler de leurs difficulté­s financière­s à un proche ou un membre de leur entourage.

Les questions d’argent demeurent un sujet tabou, surtout lorsque les fonds manquent.

Un sondage exclusif Crop/raymond Chabot démontre que près d’une personne sur deux au Québec vit une période difficile. Pas moins de 41 % des répondants ont affirmé considérer leur situation financière comme fragile. Cette situation est particuliè­rement vraie chez les 1844 ans.

«L’argent est un fact eurtrès important dans notre société capitalist­e et de consommati­on, c’est très valorisé d’avoir de l’argent», a souligné Éric Lebel, CPA, conseiller en redresseme­nt fi-nancier. «Cette valorisati­on de l’argent est peut-être ce qui freine les gens à parler de leurs difficulté­s», a ajouté M. Lebel, égalemen t associéche­z Raymond Chabot Grant Thornton.

CAPSULES D’INFORMATIO­N

La firme a demandé à l’humoriste Laurent Paquin des’ investi r pour conva in cre les Québé cois de faire preuve de plus de vigilance dans leurs finances.

«J’ai déjà très mal su comment gérer mon argent. Je commençais en humour, et je dépensais tout au fur et à mesure. Je me suis retrouvé avec des dettes d’impôt à payer sans provision», a confié Laurent Paquin, ajoutant qu’il en a tiré des leçons.

L’humoriste à la bouille sympathiqu­e présentera des capsules d’informatio­n. Mais il se défend bien de livrer des conseils financiers, l’objectif est plutôt de lever un petit drapeau rouge.

«J’ai été chanceux, j’ai réussi à reprendre le dessus, mais j’aurais aimé savoir avant, savoir comment planifier un budget», a reconnu Laurent Paquin.

Selon lui, l’argent est l’une des plus grandes sources de stress et est à l’origine de plusieurs problèmes de couple.

AVANT DE PERDRE SES MOYENS

Le sondage «Les Québécois et les finances personnell­es» révèle que plus de 50 % des Québécois sont craintifs face à l’avenir. Pour 39 % des répondants, l’épargne n’est pas une option: l’argent suffit à peine à subvenir à leurs besoins actuels.

«Un coup dur, une perte d’emploi, la maladie, les séparation­s dans un couple sont des éléments qui peuvent arriver à tout le monde», a mentionné M. Lebel. «Il y a des gens qui allaient très bien, et qui vont commencer à aller mal, parfois aussi par une utilisatio­n abusive du crédit.»

L’AVIS D’UN EXPERT

Le conseiller invite chacun à faire un exercice budgétaire et à ne pas hésiter à consulter un profession­nel si la colonne des dépenses excède celle des revenus. L’expert dresse aussi une liste de signes avant-coureurs dont il faut se méfier.

«Si vous contractez une dette pour en payer une autre, un compte d’hydro qui entre et que vous devez payer en deux mois, un chèque sans fond, une

avance de fond sur une carte de crédit, des créanciers qui appellent, ce sont autant de signes à considérer», a énuméré Éric Lebel.

Selon l’enquête 46 % des Québécois jugent que l’argent est «fait pour être dépensé».

M. Lebel ne s’insurge pas contre une telle analyse, mais il nuance toutefois en parlant d’un équilibre à trouver. «En s o mme, il ne faut pas perdre ses moyens», a-t-il résumé.

Les données du sondage ont été recueillie­s en ligne du 10 au 19 février 2015 auprès de 1650 répondants. Les résultats ont été pondérés afin de refléter la distributi­on de la population du Québec selon le sexe, l'âge, la région de résidence, la scolarité et la langue maternelle des participan­ts.

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L’humoriste Laurent Paquin présentera des capsules d’informatio­n pour convain- cre les Québécois de faire preuve de plus de vigilance dans leurs finances.
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Éric lebel Conseiller en redresseme­nt financier

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