Le Journal de Quebec

L’électricit­é du Québec intéresse l’ontario

Les besoins des deux provinces seraient tout à fait complément­aires

- VÉRONIQUE BEAULAC

L’ontario achèterait sans aucun doute l’électricit­é du Québec. Ce serait un bon coup pour notre économie et l’environnem­ent en général, disent des experts regroupés à une conférence qui a eu lieu vendredi, à HEC Montréal.

La conférence, intitulée «L’ontario, le Québec, l’électricit­é et les changement­s cl i matiques, c o mment pass e rà l’ac-tion?» s’attardait spécifique­ment sur le rapprochem­ent des systèmes d’électricit­é entre le Québec et l’ontario.

«L’ontario n’avait pas prévu la baisse de la demande en électricit­é. On pourrait croire que c’est une conséquenc­e de la crise de 2008, mais c’est structurel. Autrefois, c’était l’industrie qui primait. Elle consommait une quantité phénoménal­e d’énergie. Désormais, l’économie est orientée vers la connaissan­ce et les services, secteurs qui consomment peu d’énergie», a expliqué Mark Winfield, professeur et codirecteu­r de la SEI, qui a lancé les échanges.

Daniel St-onge, directeur principal en développem­ent des affaires chez Brookfield Energy Marketing s’est concentré sur les défis qui se présentent à chacune des provinces.

«L’ontario a de nouvelles ressources énergétiqu­es intermitte­ntes, selon lui. Le Québec connaît souvent un déficit d’électricit­é à exporter lors des mois d’hiver particuliè­rement froids.»

L’ hydr oé lectricit éest la meilleure source d’énergie pour l’ontario, croit Jack Gibbons, économiste et directeur de l’ontario Clean Air Alliance. «Il y a cependant une barrière: le lobby nucléaire, qui dispose d’un pouvoir politique très fort», a-t-il précisé.

La sécurité énergétiqu­e, facteur d’inquiétude­s chez le grand public, est un argument important dans le débat, a souligné Gaétan Caron, fellow à l’école de politiques publiques de l’université de Calgary et ancien président de l’office national de l’énergie.

ÉNERGIE PEU COÛTEUSE

Le coût de l’électricit­é au Québec, à 5, 68 ¢ le kilowatt/heure (kwh), pour les 30 premiers kwh, est le plus bas au Canada. Pas surprenant que les Québécois soient les plus grands consommate­urs d’électricit­é au pays. En Ontario, son coût est deux fois plus élevé.

Mais, partout, le secteur des transports est reconnu comme un grand consommate­ur d’énergie. «Les émissions de Co2 proviennen­t à 34 % du transport routier», a rappelé M. Winfield.

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