Le Journal de Quebec

Le gentleman Claude Poirier

Il y a une chose qu’on ne pourra jamais reprocher à Claude Poirier: c’est de se poser en victime.

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De passage à Tout le monde en parle hier soir, pour parler de ses déboires financiers, il aurait pu faire comme bien des gens: blâmer les autres. «C’est pas moi, c’est la faute à mon comptable, mon banquier, mon avocat, mon agent d’immeubles, mon cousin, ma femme, mon voisin, alouette!» Il aurait pu tellement facilement se lancer dans des «On ne m’a jamais appris à gérer mon argent» ou encore «C’est la faute à la société de surconsomm­ation qui nous pousse à en vouloir toujours plus».

Mais non. Claude Poirier s’est tenu droit, a reconnu ses torts deux fois plutôt qu’une, s’est traité de «criss de cave» et d’«imbécile» devant des centaines de milliers de téléspecta­teurs.

S’il s’est retrouvé dans le trou après une suite de mauvaises décisions financière­s et une tonne de manque de jugement, c’est entièremen­t sa faute.

Juste parce qu’il a pris ça comme un grand et qu’il n’a pas cherché à se trouver des excuses, on voit que Claude Poirier est un vrai gentleman.

UNE ERREUR MONUMENTAL­E

Le monde dans lequel on vit est rempli de victimes, de pleurnicha­rds qui ne veulent pas assumer la responsabi­lité de leurs gestes. Ce qui leur arrive n’est jamais de leur faute. «J’ai eu une enfance malheureus­e.» «Je n’avais pas toute ma tête.» «C’est la faute au système qui est mal foutu.»

On le voit particuliè­rement ces jours-ci avec la situation à L’UQAM: des jeunes étudiants entrent masqués dans des salles de classe, mais ce n’est pas de leur faute s’ils commettent des gestes répréhensi­bles. Ils sont victimes d’une méchante université et d’un méchant recteur qui les briment dans leur liberté d’expression, snif, snif.

En fin de semaine, une ex-porte-parole étudiante a même affirmé que les étudiants n’avaient pas le choix de se masquer le visage, pour ne pas être victimes de répression! Pauvre eux…

Disons que face à ce discours misérabili­ste, la droiture de Claude Poirier est un méchant contraste.

Il sait conjuguer les verbes «prendre ses responsabi­lités» et «assumer les conséquenc­es de ses gestes». Tu as fait une connerie? Une grosse bêtise? Tu assumes, tu fais face à la musique et tu acceptes le prix à payer.

Peut-être que Claude Poirier, entre deux émissions de télé, pourrait aller enseigner deux, trois choses aux étudiants de L’UQAM…

LA VOIX DES COACHS

C’était toute une soirée de télé, hier soir, avec la finale explosive de La Voix. Je ne vous dis pas pour qui j’ai voté. Mais je peux vous dire une chose: j’ai été impression­née par la qualité des quatre chansons que les coachs ont composées pour leurs protégés. Certaines sont déjà des hits assurés, mais toutes étaient belles et finement taillées sur mesure pour les interprète­s.

Sur une note plus personnell­e, puis-je vous avouer que je pleure chaque fois que je vois une immense fierté sur le visage des parents des candidats?

Mais je ne pleure pas comme une fille, je pleure comme Rosa Laricchiut­a: par en dedans, «comme une feuille d’automne».

Il s’est tenu droit, a reconnu ses torts deux fois plutôt qu’une.

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