Le méga Mini
Le Mini Countryman est un «véhicule sourire». Un petit utilitaire que tout le monde remarque du fait de son allure inhabituelle et de son intérieur au style déjanté. C’est ce qui fait son charme.
Dans la mythologie automobile, le nom Mini a été associé à une très petite voiture vendue à partir de 1959 par deux marques britanni que sau - jourd’hui disparues: Austin et Morris. Elle était si petite que nos grands-parents la surnommaient «Bébé Austin»
Son originalité a contribué à la faire survivre jusqu’en 2000, et ce, malgré les transformations radicales subies par l’industrie automobile britannique, autrefois puissante, qui se retrouve aujourd’hui aux mains de constructeurs allemands, japonais et même indiens!
L’un d’entre eux, BMW, a récupéré la marque Mini pour lui donner un nouvel élan au début du 21e siècle, d’abord avec une gamme limitée à une compacte renouvelant l’esprit du Bébé Austin (sans le prix plancher toutefois!). Puis, la gamme s’est étoffée.
En 2011, le Countryman a fait son apparition sur le marché. Il s’agissait du premier «gros» véhicule portant l’écusson Mini, mais aussi le premier à qua- tre portes (et même cinq si vous préférez). Il est apparu sur le marché en même temps que le coupé Paceman, un modèle à trois portes partageant la plateforme et les groupes motopropulseurs du Countryman.
À l’origine, l’utilitaire de Mini pouvait paraître aussi atypique que le Porsche Cayenne, en 2002. Avec quatre portes et un hayon, «beaucoup» d’espace pour les passagers à l’arrière, une garde au sol élevée et, surtout, quatre roues motrices, le Countryman n’avait rien de commun avec la Mini de 1959. L’idée semble toutefois avoir été la bonne.
TIERS DES VENTES AU CANADA
De puis 2011,1700 Canadiens en moyenne l’ont choisi pour se véhiculer chaque année. Ce chiffre peut paraître minime, tout comme les quelque 6500 véhicules de marque Mini vendus au pays l’ an dernier. Des broutilles lorsqu’on compare cela aux 291 000 vé- hicules vendus par Ford. Mais en ajoutant ces Mini aux 33 000 véhicules de marque BMW vendus en 2014, l’équation devient plus reluisante.
D’ailleurs, le Countryman génère aujourd’hui le tiers des ventes de Mini au Canada et les acheteurs de ces véhicules, pour la plupart, ne faisaient pas partie de la grande famille des propriétaires de BMW. L’exercice, qui visait à étendre la clientèle du constructeur allemand, a donc réussi.
Cet utilitaire, on l’achète pour se faire plaisir: pour son style unique, sa dotation riche, ses performances routières et le grand choix d’accessoires proposés pour le personnaliser.
Assemblé en Autriche par l’équipementier canadien Magna Steyr, le Countryman est proposé en deux modèles à quatre roues motrices animées par un quatre-cylindres de 1,6 litre à turbocompresseur. Le Countryman All 4 Cooper Savec son moteur de 181 chevaux est le plus diffusé. Plus cher, le Countryman All 4 John Cooper Works (JCW) reçoit une variante plus puissante du même moteur qui livre 208 chevaux et davantage de couple: 192 lb-pi plutôt que 177.
Quel que soit le moteur, BMW propose les mêmes boîtes de vitesses à six rapports: une manuelle de série et une automatique à mode manuel, qui figure parmi les options.
Ce moteur, dont une autre variante sert aux Mini Cabrio et Clubman, permet à cet utilitaire d’environ 1500 kg d’accélérer de 0 à 10 0 km/h en un temps très convenable en conduite ur- baine. Notre véhicule d’essai, un Cooper S, a pu accomplir cette accélération en 8 secondes. Le moteur plus puissant d’un Countryman JCW retrancherait environ une seconde. Le poids réduit de ce véhicule ne devrait toutefois pas vous amener à croire que sa consommation sera à l’image du nom de la marque! Notre Countryman a réalisé une moyenne de 9,1 litres/100 km. Or, un Mazda CX-5 ou même un Subaru Forester XT ( turbo) peuvent faire beaucoup mieux malgré un poids supérieur.
CIRCULAIRE
L’habitacle offre cinq places assises. Traduisons cela par: quatre places d’adultes de taille moyenne ou cinq personnes si les personnes qui prennent place derrière sont trois jeunes enfants. Au premier coup d’oeil, tout paraît circulaire: le gros compte-tours logé derrière volant, les quatre buses de ventilation, les logements des poignées de porte et, surtout, au centre, du tableau de bord, l’énorme indicateur de vitesse au coeur duquel se trouve un écran servant, entre autres, au GPS.
Le coup d’oeil est saisissant. Les cinq petits commutateurs à bascule d’allure ancienne, au bas de la section centrale du tableau de bord, sont, avec cet indicateur de vitesse surdimensionné, une adaptation rétro réussie visant à rappeler la Bébé Austin d’antan.
L’aménagement intérieur, dont la finition s’avère soignée, est étonnamment spacieux (il y a beaucoup de dégagement vertical pour la tête). De
plus, il fait preuve d’une grande polyvalence grâce à la banquette arrière constituée de deux assises (60/40) qu’il est possible de faire coulisser de 13 centimètres dans le sens de la longueur. Leurs dossiers sont divisés en trois sections (40/20/40) inclinables et escamotables, qui permettent de moduler le volume utile du coffre de 350 à 1170 litres. Le volume minimum correspond à celui du coffre d’une berline Honda Civic, alors que le volume maximum équivaut à celui du coffre d’un Honda CR-V dont la banquette arrière serait occupée. Ces cotes assimilent donc le Countryman à un Nissan Juke, un véhicule qui a à peu près les mêmes dimensions. Cela signifie qu’avec ce genre de véhicule il faut parfois choisir: soit quatre passagers et des peccadilles dans le coffre, soit deux occupants et leurs bagages pour un voyage agréable!
Il faut aussi préciser que le Countryman a des pneus à roulage à plat, une solution qui permet d’éliminer du coffre un objet encombrant et peu utilisé: le pneu de secours. En revanche, ce type de pneu est généralement plus coûteux à remplacer lorsqu’il y a une crevaison et il rend le roulement plus ferme. Un désagrément accentué par la suspension, qui ne masque pas très efficacement les défauts du revêtement, au point d’être sèche.
C’est peut-être le prix à payer pour ce véhicule qui a un empattement très court. Un utilitaire qui reste néanmoins amusant à conduire du fait de sa maniabilité, de sa visibilité généreuse, de sa servodirection précise et bien dosée, de ses freins faciles à moduler et de l’absence de bruits de caisse parasites. Un véhicule efficace dans la neige, aussi, grâce à sa transmission intégrale en prise constante. Bref, un méga Mini prêt à affronter la jungle… urbaine!