«Je vais aller moi-même ramasser des poubelles»
— Le maire Labeaume
Le maire de Québec, exaspéré par le dossier des déchets, ira lui-même sur le terrain pour ramasser des poubelles Afin de Comprendre Comment ÇA marche. Et il invite les Citoyens insatisfaits À le Contacter personnellement.
«À partir de maintenant, je n’écoute plus les politiciens, les présidents d’associations. Je demande aux gens de m’écrire personnellement, à la mairie ou sur ma page Facebook et de me dire ce qu’ils en pensent. En plus de ça, j’ai demandé à mon personnel de m’organiser un espace dans mon agenda. Je vais aller moi-même ramasser des poubelles dans une couple de places pour savoir comment ça marche.»
C’est le dernier rebondissement dans la saga de la nouvelle politique de cueillette des déchets et des matières recyclables dans les quartiers centraux, un dossier qui commence à irriter Régis Labeaume. Après une semaine de tergiversations et de débats autour des nouvelles heures de collecte — le soir du lundi au samedi de 17 h et 19 h — et du passage des bacs aux sacs de plastique, le maire avait vendredi dernier statué que les bacs restaient pour le moment.
Hier, en impromptu de presse en marge d’une activité qui soulignait les 35 ans du groupe TAQ, une entreprise adaptée qui travaille à favoriser l’intégration socioprofessionnelle de personnes ayant des limitations physiques ou intellectuelles, le maire a réitéré que les gens ont le choix de déposer leurs matières dans des sacs ou dans des bacs, et ce, le matin ou le soir, le temps qu’il analyse lui-même la question et qu’il prenne une «décision finale».
«ARRÊTEZ DE PERDRE CONNAISSANCE»
«Je demande aux gens: arrêtez de perdre connaissance et mettez vos ordures au chemin comme d’habitude», a soupiré Régis Labeaume. «En passant, c’est 7 % de la population [qui est touchée]. C’est comme s’il y avait une bombe atomique qui était tombée. Je te dis qu’on s’ennuie ici!» a-t-il ironisé.
Le maire doit-il vraiment accompagner les éboueurs pour régler ce problème? «Ç’a l’air qu’il va falloir que je m’en occupe parce que si je ne m’en occupe pas, c ’ est tout croche. » Il a admis qu’il avait appris en même temps que tout le monde que les collectes passaient à l’horaire de soir et que les fonctionnaires avaient au départ prévu des amendes pour les contrevenants, idée qu’il a ensuite rejetée, ne voulant pas d’une «police des poubelles».
Hier, le maire n’a pas semblé heureux que le directeur de la gestion des matières résiduelles de la Ville, Stephan Bugay, ait accordé une entrevue à la radio de Radio-canada, pendant laquelle il soutenait que la collecte aura bel et bien lieu le soir. «Je ne sais pas ce que M. Bugay faisait à la radio à matin [hier]. Je ne comprends pas trop. Quand je vais mettre de l’ordre là-dedans, ça va brasser.»
En soirée déjà, plus de 130 commentaires apparaissaient sur la page Facebook du maire.