Le Journal de Quebec

Quatre cabinets d’avocats se sont partagé 500 000$ en contrats

- GENEVIÈVE LAJOIE

Même si elle compte sur 21 juristes à l’interne, la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ) a donné pour un demi-million de dollars de contrats à des avocats du privé dans la dernière année.

Quatre cabinets d’avocats se partagent le butin, révèle une demande d’accès à l’informatio­n obtenue par notre Bureau parlementa­ire.

La firme Shadley Battista Costum a décroché le gros lot avec un contrat de 190 382 $. L’avocat Stéphane Poulin suit de près avec une cagnotte de 142 774 $. Le cabinet Létourneau & Gagné a récolté 125 905 $ de la RAMQ pour ses services juridiques en 2014, alors que Joli-coeur Lacasse a touché 25 194 $ durant la même période.

«C’EST ÉNORME!»

Une aberration aux yeux des juristes de l’état. «C’est énorme!» lance le président de leur associatio­n, Me Marc Migneault.

Alors qu’il demande à tous de la rigueur, le gouverneme­nt fait tout le contraire, dénonce-t-il. «Je pense qu’on devrait rapatrier l’expertise et diminuer le recours au privé.» Il rappelle que c’est d’ailleurs le discours porté depuis plusieurs mois par le président du Conseil du trésor, Martin Coiteux.

LE PRIVÉ PAS SANS RISQUE

Le recours au privé n’est pas sans risque, insiste Me Migneault. «L’avantage avec l’interne, qui peut-être est difficile à accepter par certains gestionnai­res, c’est que nos membres ont par définition une grande indépendan­ce intellectu­elle», dit-il.

Le président de l’associatio­n des juristes de l’état ajoute que les avocats de la RAMQ ont une expertise très pointue, que ce soit comme conseiller­s juridiques, comme légistes ou comme plaideurs. «Ça prend une affaire très particuliè­re avant qu’on ait besoin d’aller au privé», insiste-t-il.

LA RAMQ, MUETTE

À la RAMQ, on s’est réfugié derrière la Charte des droits et libertés et la Loi sur le Barreau. «Je ne peux malheureus­ement pas vous donner de détails sur la nature des mandats, car les éléments que vous demandez mettent en cause le caractère confidenti­el de la relation entre le client et l’avocat et sont protégés en vertu du secret profession­nel», a réagi la porte-parole, Caroline Dupont.

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