Je suis aussi L’UQAM
La contestation étudiante, qui vise des objectifs louables de défense du système d’éducation universitaire au Québec, s’est transformée en une réelle crise institutionnelle qui affaiblit et fait mal à L’UQAM. Ces derniers jours, la mouvance contestataire s’est nourrie des actions intolérables d’une faction minoritaire d’agitateurs dont l’appartenance à L’UQAM est douteuse. Ces manifestants masqués et souvent cagoulés intimident et terrorisent étudiants, professeurs, chargés de cours et employés, vandalisent la propriété de l’université et distillent un climat de violence insupportable.
Mercredi 8 avril, à la suite de nombreux cas de violence, d’actes d’intimidation et d’atteintes à l’intégrité matérielle et académique de l’institution, un affrontement entre policiers et la faction la plus radicale des étudiants en grève s’est terminé dans le chaos. Les coûts matériels sont importants, mais sans commune mesure avec la perte de réputation de L’UQAM.
La situation déjà explosive avait dégénéré au point où l’intégrité physique des usagers de l’université ne pouvait plus être assurée par les agents de sécurité en place. Si la décision de l’administration d’en appeler aux forces policières peut paraître exagérée pour certains, une absence d’intervention l’aurait été encore davantage.
En conséquence, nous, professeurs de L’UQAM, souhaitons faire connaître notre désaccord avec les déclarations publiques de l’exécutif du Syndicat des professeurs de L’UQAM (SPUQ) et de sa présidente, Michèle Nevert, appuyant sans discernement les actions étudiantes, en opposition directe avec la décision de sécuriser l’espace universitaire. Nous nous dissocions du ton et de la nature des propos tenus par Mme Nevert, en particulier à l’émission du matin de Radio-canada, au lendemain du saccage. Ces interventions font énormément de tort à L’UQAM et contribuent à amplifier le niveau de crise institutionnelle. Nous ne nous reconnaissons pas dans ces positions, apparemment prises au nom de tous les professeurs.
Nous saluons cependant l’appel au calme du syndicat lors d’un point de presse vendredi après-midi, venu tardivement, à notre avis.
La réputation de L’UQAM a été fortement mise à mal ces derniers jours. Nous réitérons notre engagement à faire rayonner la vraie UQAM, celle qui, à travers sa mission d’enseignement et de recherche, contribue à la société québécoise. La tempête financière qui agite et met en péril l’avenir des universités québécoises ne se réglera pas par le saccage de L’UQAM.