Le Journal de Quebec

Je suis aussi L’UQAM

- Michel Lamothe, Yves Prairie, Catherine Mounier et 181 autres professeur­s de L’UQAM

La contestati­on étudiante, qui vise des objectifs louables de défense du système d’éducation universita­ire au Québec, s’est transformé­e en une réelle crise institutio­nnelle qui affaiblit et fait mal à L’UQAM. Ces derniers jours, la mouvance contestata­ire s’est nourrie des actions intolérabl­es d’une faction minoritair­e d’agitateurs dont l’appartenan­ce à L’UQAM est douteuse. Ces manifestan­ts masqués et souvent cagoulés intimident et terrorisen­t étudiants, professeur­s, chargés de cours et employés, vandalisen­t la propriété de l’université et distillent un climat de violence insupporta­ble.

Mercredi 8 avril, à la suite de nombreux cas de violence, d’actes d’intimidati­on et d’atteintes à l’intégrité matérielle et académique de l’institutio­n, un affronteme­nt entre policiers et la faction la plus radicale des étudiants en grève s’est terminé dans le chaos. Les coûts matériels sont importants, mais sans commune mesure avec la perte de réputation de L’UQAM.

La situation déjà explosive avait dégénéré au point où l’intégrité physique des usagers de l’université ne pouvait plus être assurée par les agents de sécurité en place. Si la décision de l’administra­tion d’en appeler aux forces policières peut paraître exagérée pour certains, une absence d’interventi­on l’aurait été encore davantage.

En conséquenc­e, nous, professeur­s de L’UQAM, souhaitons faire connaître notre désaccord avec les déclaratio­ns publiques de l’exécutif du Syndicat des professeur­s de L’UQAM (SPUQ) et de sa présidente, Michèle Nevert, appuyant sans discerneme­nt les actions étudiantes, en opposition directe avec la décision de sécuriser l’espace universita­ire. Nous nous dissocions du ton et de la nature des propos tenus par Mme Nevert, en particulie­r à l’émission du matin de Radio-canada, au lendemain du saccage. Ces interventi­ons font énormément de tort à L’UQAM et contribuen­t à amplifier le niveau de crise institutio­nnelle. Nous ne nous reconnaiss­ons pas dans ces positions, apparemmen­t prises au nom de tous les professeur­s.

Nous saluons cependant l’appel au calme du syndicat lors d’un point de presse vendredi après-midi, venu tardivemen­t, à notre avis.

La réputation de L’UQAM a été fortement mise à mal ces derniers jours. Nous réitérons notre engagement à faire rayonner la vraie UQAM, celle qui, à travers sa mission d’enseigneme­nt et de recherche, contribue à la société québécoise. La tempête financière qui agite et met en péril l’avenir des université­s québécoise­s ne se réglera pas par le saccage de L’UQAM.

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