De la courtoisie en autobus

Je prends le bus matin et soir par choix depuis plus de 30 ans, et je peux témoigner que ce qui est dit dans ce texte est absolument véridique: les sacs à dos dans la face, les passagers qui entre en tétant leur mégacafé à l’américaine aux odeurs sucrées nauséabondes qui risque de nous inonder à chacun des innombrables nids de poules, d’autres qui dévorent sans vergogne leur petit déjeuner (bol de céréales, café, rôties!) dans le Métrobus bondé à l’heure de pointe du matin, les automobilistes sauvages qui coupent la voie au malheureux chauffeur qui doit s’arrêter brusquement au risque que des passagers se fassent propulser dans les airs, etc.

C’est vrai aussi que les jeunes ne sont pas agressifs à Québec et qu’ils cèdent poliment leur siège. Les problèmes avec eux, lorsqu’il y en a, viennent de ce qu’ils ne sa- vent pas se comporter avec civilité par simple manque d’éducation. C’est généralisé au Québec, ça fait partie de notre (manque de) culture. Ils ne s’en rendent pas compte et ne comprennent pas lorsqu’on leur en fait la remarque, parce que trop immatures ou trop rustiques.

Il faut ajouter que le mauvais état de la chaussée, les freinages brusques et la dureté des amortisseurs font qu’un trajet dans les bus du RTC peut être une expérience pénible, voire périlleuse, pour le non-initié, avec un risque sérieux de faire des chutes et de se blesser. J’utilise régulièrement les transports publics dans diverses régions du monde, et je connais peu d’endroits dits développés où le réseau urbain de transport est aussi sale et inconfortable, excepté peut-être certaines rames de métro et le RER parisiens. À côté de ça Vienne, Séoul et Tokyo c’est le paradis. Ça fait d’ailleurs des années que je ne m’assois plus dans l’autobus en raison de la malpropreté des sièges et de certains passagers.

J’ajoute en terminant que le phénomène ne concerne pas que le RTC, et que le bus et le métro de Montréal ne valent guère mieux.

Alain Sirois