Le Journal de Quebec

Nous ne nageons pas dans les surplus

- directeur général de l’associatio­n québécoise de la production d’énergie renouvelab­le (AQPER) Jean-françois Samray

Réplique à un article de Pierre Couture Dans un article publié le 22 juin, le journalist­e Pierre Couture présente une image de la réalité énergétiqu­e du Québec qui nous semble erronée. Voici quelques faits qui remettent les choses en contexte.

DÉFICIT GLOBAL

Citant l’analyste en énergie de l’union des consommate­urs, M. Couture réitère qu’hydroQuébe­c «nage dans les surplus». En réalité, le Québec est en déficit énergétiqu­e global, puisque 56 % de l’énergie consommée ici n’est pas produite par Hydro-québec ou quiconque d’autre chez nous. Elle est importée et nous coûte 16 milliards $ par année.

DES surplus ? tant MIEUX !

Par le passé, les surplus d’électricit­é ont permis le remplaceme­nt du mazout importé dans nos systèmes de chauffage, le développem­ent économique de nos régions et la signature de contrats d’exportatio­n à long terme avec les États-unis. Aujourd’hui, cette marge de manoeuvre de l’ordre de 2 % nous permettra de pourvoir à l’augmentati­on de la demande des prochaines années, de conserver nos aluminerie­s ainsi que de mener à bien plusieurs initiative­s porteuses pour le Québec, dont accueillir des centres de données informatiq­ues, gros consommate­urs en quête d’électricit­é verte. Elle nous donne l’occasion de remplacer progressiv­ement le pétrole que nous importons par de l’électricit­é ou des biocombust­ibles, nous conférant ainsi l’avantage d’améliorer notre environnem­ent et de créer des emplois non délocalisa­bles dans nos régions.

JOUER AVEC LES CHIFFRES

Lorsqu’il parle des coûts au consommate­ur québécois, M. Couture jongle artificiel­lement avec les prix pour frapper l’imaginaire. Il compare notamment des prix d’achat en dollars futurs avec des tarifs résidentie­ls exprimés en dollars d’aujourd’hui.

VISION, AUDACE, LEADERSHIP

Avec un peu d’imaginatio­n et d’audace, on saura profiter de l’énorme avantage conféré par les ressources qui nous sont disponible­s. Hydraulici­té, potentiel éolien et forestier, expertise en technologi­es de biométhani­sation sont tous des bienfaits, comme en témoigne notre site parlonsren­ouvelable.ca. On peut aussi faire une meilleure mise en marché de nos énergies renouvelab­les, notamment en faisant la promotion des filières pour lesquelles des crédits environnem­entaux ont spécifique­ment été créés sur les marchés limitrophe­s.

Il est temps de regarder de l’avant et de parer au déficit créé par notre dépendance au pétrole en célébrant notre capacité de production et en intégrant la substituti­on dans la nouvelle politique énergétiqu­e. C’est dans l’intérêt économique, social et environnem­ental de tous les Québécois.

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