Un don pour les accords parfaits
L’excellente romancière américaine Elin Hilderbrand, reine des romans d’été, nous propose une histoire troublante, extrêmement prenante, L’entremetteuse. Émouvante aussi puisque Dabney, l’héroïne du roman, doit batailler contre un cancer du pancréas. Et p
Dans s a mais on de Nantu c ke t , cette petite île de la côte Est américaine, Elin a imaginé l’histoire de Dabney, une femme qui possède un incroyable don pour trouver les conjoints parfaits à ses amis. Véritable entremetteuse, elle compte 42 couples heureux à son actif et ne s’est jamais trompée quand il est question d’amour. Sauf pour elle.
Il y a une vingtaine d’années, un beau jeune homme, Clendenin Hugues, lui a brisé le coeur en quittant Nantucket pour réaliser son rêve d’être journaliste. Un beau jour, après 27 années de silence, il revient à Nantucket et souhaite la revoir. Dabney ne s’est jamais sentie aussi vivante: il y a une seconde chance à l’amour, enfin. Mais un drame pointe à l’horizon et le diagnostic tombe: Dabney a un cancer du pancréas.
Elin, jointe au téléphone à son domicile de Nantucket, se fait tout de suite rassurante sur son ét at d e santé, qui avait fait les manchettes aux États-unis. «Je viens d’être opérée et je vais bien! L’entremetteuse a été publié l’été dernier, ensuite j’ai écrit un livre de Noël, et mon prochain roman sort en anglais cet été», énumère-t-elle dans la bonne humeur.
Accords parfaits
Dans L’entremetteuse, la romancière vou lait raconter l’histoire d’une f e mme qui avait un don particulier pour créer des accords parfaits et s’est demandé ce qui rendrait cela intéressant. «Dabney, la reine des entremetteuses , voit sa propre vie amoureuse toute bouleversée par le retour de Clendenin, qui revient du Viêt Nam. Et elle apprend qu’elle est malade.»
Elin ne savait pas que sa propre santé était menacée. «J’ai reçu le diagnostic un mois avant la publication du livre. C’était une très mauvaise coïncidence pour moi, d’apprendre cela, après avoir écrit sur le sujet. Je me suis retrouvée à CBS pour parler de cette terrible coïncidence: écrire l’histoire d’un personnage qui tombe malade et tomber malade moi-même par la suite.
«À ce moment, c’était impossible de savoir si l’écriture allait avoir un impact sur ma façon de réagir parce que je ne savais pas comment réagir. Un an plustard , j’airéalisé qu e l’écriture avait été bénéfique: j’avais traversé le processus par le biais de la fiction, en premier. Je pense que ça m’a facilité la vie: j’avais réfléchi à tout cela, du point de vue de la fiction.» Elle est très heureuse que tout cela soit maintenant derrière elle.
«Question de chance»
Elin n’a pas de talent particulier pour être entremetteuse. « Personnelle me n t , je pense que l’a mour, c’est une question de chance . C’est d’avoir de la chance en choisissant le bon partenaire. Comment peut-on savoir d’avance? Parfois, ça marche, parfois non. C’est une question de chance. La vie de couple, c’est du travail et c’est peut-être prédestiné.»
Quand elle a décrit le don particulier de Dabney, Elin s’est dit que ce devait être quelque chose qu’elle sa- vait, qu’elle percevait. Elle a le don de reconnaître les accords parfaits: c’est là, clairement, ou pas du tout. «J’ai tout imaginé cela. Et je n’ai jamais rencontré d’entremetteuse. Mais j’adore le personnage de Dabney et j’ai beaucoup aimé raconter son histoire.