À l’école primaire en juillet
Fréquenter l’école l’été permet d’aider des élèves en difficulté au primaire
Afin d’éviter de multiplier les échecs scolaires, des élèves de l’estrie en difficulté fréquentent l’école en plein été pour rattraper leur retard. Une formule originale qui a fait ses preuves ailleurs.
À l’école primaire du Premier-envol, à Bedford, une vingtaine d’élèves qui viennent de termine r leurs première et deuxième années ont repris le chemin de l’école le lundi 29 juin. Jusqu’à la miaoût, ils iront à l’école deux jours par semaine pour approfondir des notions vues durant l’année scolaire, surtout en français et en mathématiques.
C’est la directrice de l’école, Sophie Sénécal, qui a mis sur pied pour la première fois l’an dernier ces «camps d’été pédagogiques», réservés aux élèves qui subissent un retard scolaire. Il pourrait s’agir d’une première au Québec.
UNE DIFFÉRENCE
«Je me suis dit que si on ne faisait rien, l’écart avec les autres élèves n’allait qu’empirer, explique-t-elle. Ça fait vraiment une différence. Il y a des enfants qui étaient en échec à la fin de leur première année et qui sont maintenant dans les 80 %.»
Les enfants sont encadrés par une éducatrice spécialisée et une étudiante en enseignement. Plusieurs activités mettent l’accent sur la lecture et le jeu, afin d’apprendre tout en s’amusant.
Puisqu’il n’existe aucun financement gouvernemental pour ce type d’école d’été, Mme Sénécal a approché la municipalité et d’autres partenaires afin de récolter le financement nécessaire. Des frais d’inscription de 100 $ sont demandés aux parents.
Fréquenter l’école en plein mois de juillet permet aussi d’éviter la «glissade de l’été». Des recherches ont démontré que les deux mois de vacances estivales peuvent nuire aux élèves — en particulier à ceux qui sont en milieu défavorisé, souvent moins stimulés — qui oublient pendant l’été une partie des notions apprises en cours d’année.
ÉTATS-UNIS
Aux États-unis, des programmes semblables à celui développé à Bedford existent, notamment à Chicago, et ils ont fait leurs preuves. «C’est un gros gros plus», affirme Égide Royer, professeur en adaptation scolaire à l’université Laval.
«Si, comme gouvernement, j’avais 1 $ à investir dans un environnement où l’argent se fait rare, j’investirais beaucoup plus dans ce type d’initiative que dans un programme d’ai de aux devoirs » , ajoute-t-il.