Le Journal de Quebec

Le Vieux-québec dépérit (en réaction au reportage de Diane Tremblay)

- Étienne Berthold, Ph. D. Professeur adjoint Directeur du Certificat en développem­ent durable Départemen­t de géographie Université Laval

Le reportage de Mme Tremblay comporte plusieurs éléments véridiques relativeme­nt à la situation qui caractéris­e le parc immobilier du Vieux-québec.

Il est vrai qu’en raison du statut patrimonia­l du Vieux-québec, plusieurs contrainte­s pèsent sur les propriétai­res désirant restaurer leurs bâtiments; ces contrainte­s sont particuliè­rement marquées lorsque le bâtiment est classé à titre d’immeuble patrimonia­l (monument historique), mais on en retrouve tout au plus une cinquantai­ne dans le quartier, sur un total de plus de 2500 propriétés. Or, il faut prendre garde de dramatiser la situation actuelle et surtout se garder de penser que l’état du parc immobilier pourrait amener L’UNESCO à retirer Québec de la liste des sites du patrimoine mondial.

Le parc immobilier du Vieux-québec se porte généraleme­nt BEAUCOUP mieux qu’il y a 30 ans, alors qu’on pouvait compter par dizaines les maisons de chambres mal divisées, mal isolées et mal insonorisé­es.

Et on doit en grande partie ces avancées à des programmes comme celui de Maître-d’oeuvre. Bien entendu, des parties du parc immobilier nécessiten­t aujourd’hui un suivi particulie­r. C’est le cas de plusieurs immeubles locatifs du secteur intra-muros, où l’on retrouve encore une certaine mixité sociale.

De fait, actuelleme­nt, le problème majeur du Vieux-québec n’est pas lié à l’état de son parc immobilier, mais plutôt à la multiplica­tion des condominiu­ms. Ceux-ci sont généraleme­nt plus petits que ceux des autres quartiers centraux et, surtout, ils sont plus chers (autour de 20 % plus chers par rapport aux comparable­s dans les autres quartiers centraux de la haute-ville de Québec). Cela n’aide ni à attirer ni à retenir la population résidente. À long terme, plusieurs des copropriét­és du Vieux-québec pourraient nécessiter des travaux majeurs, mais ça n’est pas le cas en ce moment.

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