Le Journal de Quebec

« Vous ne vous rendrez pas en 2016 »

Un homme d’affaires dit avoir reçu des menaces de Dubuc en février dernier

- Marie-christine Noël l MCNOELJDM

L’une des personnes qui devaient de l’argent à Michel Dubuc affirme avoir été menacée en février par l’homme qui aurait fait quatre victimes jeudi dernier.

«Il voulait son argent. Je l’ai rencontré et il (Dubuc) m’a dit: “Vous ne vous rendrez pas en 2016”. Je lui ai demandé s’il me menaçait et il m’a répondu: “Tu sais, ce que je veux dire”», affirme Marcel Poissant en entrevue téléphoniq­ue, hier.

En 2013, M. Poissant, un homme d’affaires et sa fille Nancy sont visés par une poursuite de 1,2 million de dollars intentée par Michel Dubuc. Le défunt avocat, Me Benoît Côté, qui aurait été abattu par Dubuc jeudi dernier, fait aussi partie de la poursuite, selon les documents obtenus par Le Journal.

En 2010, Me Côté a convaincu Dubuc de consentir un prêt de 500 000 $ à Nancy Giannoukak­is-poissant visant à permettre l’achat du bar bien connu Le Drugstore, à Montréal. Ce prêt devait être remboursé avec intérêt l’année suivante.

L’avocat Me Côté et Marcel Poissant étaient désignés dans ce dossier à titre de débiteurs non propriétai­res à l’acte de garantie hypothécai­re, selon les documents juridiques.

Toutefois, le projet d’acheter l’établissem­ent ne se serait jamais concrétisé.

«Le Drugstore, ça n’a pas marché et on a dû quitter, se retirer, affirme M. Poissant. On payait 30 000 $ de loyer par mois.»

DUBUC PAYÉ ?

Dans les documents obtenus, il est inscrit que le 8 septembre 2014, les partis s’entendent et signent une «quittance conditionn­elle» permettant à Dubuc d’obtenir un remboursem­ent de 585 000 $ en versements égaux étalés jusqu’en 2017.

Marcel Poissant affirme que sa fille, Me Côté et lui-même avaient commencé «à rembourser Dubuc».

«Les trois, on lui a versé 250 000 $ sur les 500 000 $ prêtés, assure-t-il. J’ai des papiers qui le prouvent.»

Toutefois, il a été impossible pour Le Journal de voir les documents mentionnés par M. Poissant.

Ce dernier affirme que la Sûreté du Québec lui a demandé de se taire sur cette enquête, selon ses dires.

D’après Marcel Poissant, le prêt de Dubuc ne servait pas seulement au Drugstore, mais aussi pour une autre personne que Benoît Côté connaissai­t.

«C’est un homme d’ottawa. Un genre de Vincent Lacroix. On lui a prêté de l’argent pour un terrain, mais je ne peux pas en dire plus pour le moment (à cause de l’enquête)», a-t-il rapporté.

VISITE LE JOUR DU DRAME

M. Poissant affirme même que, selon un témoin, Dubuc se serait présenté à sa résidence jeudi dernier.

«Il serait venu me voir, mais je n’étais pas là, j’étais sorti. S’il avait cogné à la porte, j’aurais répondu en le voyant, souligne l’homme qui pense avoir évité le pire. Une chance que ma fille, qui habite avec moi et qui a une petite fille, n’était pas là non plus.»

Me Benoît Côté et Marcel Poissant étaient de bons amis, selon ce dernier.

«On se voyait toutes les semaines. On pouvait compter l’un sur l’autre, assure-til. On pense jamais à ça, ce genre de drame.»

– Avec la collaborat­ion d’éric Thibault

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1. Me Benoît Côté, poursuivi en 2013 par Dubuc, a été abattu dans son bureau. Il avait déjà représenté Dubuc au milieu des années 2000. 2. Une copie de la poursuite en Cour supérieure de 1,2 M$. En médaillon. Le prêt visait à acheter Le Drugstore, ce...
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